Oberthur songe à un assaut sur le numéro un mondial des billets de banque

L'histoire se répète. En septembre 1999, le groupe français Oberthur avait acquis la division cartes à puce du britannique De La Rue. Lundi, Oberthur a confirmé les informations de la presse britannique, selon lesquelles la société française aurait offert d'acheter De La Rue, dans son intégralité cette fois-ci. De La Rue est aujourd'hui spécialisé dans la fabrication de billets de banque pour le compte de nombreuses banques centrales et n'est autre que le numéro un mondial du secteur. Oberthur exerce également cette activité, qui représente 15 % de son chiffre d'affaires global (904,6 millions d'euros en 2009), et dans laquelle il occupe la troisième place mondiale, derrière l'allemand Giesecke & Devrient. Autre point commun entre Oberthur et De La Rue : les deux groupes fabriquent des documents sécurisés comme les passeports. Pour renforcer ses positions dans ces deux domaines, Oberthur propose 905 pence par action De La Rue, soit 750 millions de livres sterling (880 millions d'euros) pour la totalité du capital. Un montant qui représente une prime de l'ordre de 40 % par rapport au cours de Bourse du britannique, à la clôture de la séance de vendredi. Mais De La Rue a opposé une fin de non-recevoir à Oberthur, estimant l'offre insuffisante en regard de « sa valeur fondamentale et de ses perspectives ». Une argumentation discutable, le résultat d'exploitation de De la Rue ayant plongé de 45 % au premier semestre de l'exercice 2010-2011, à 28 millions de livres, pour un chiffre d'affaires en chute de 17 %, à 209 millions. Ces contre-performances résultent en partie d'un scandale concernant la livraison de documents sécurisés présentant des défauts. Scandale qui avait contraint le directeur général de De La Rue, James Hussey, à démissionner en août. Achat forcéOberthur relèvera-t-il son offre pour s'emparer du groupe? Rien n'est moins sûr. Une porte-parole de la société affirme que les 905 pence par action valorisent la cible à « son juste prix ». Il n'est donc pas exclu qu'Oberthur tente de passer en force en lançant une offre d'achat hostile. Les investisseurs, en tout cas, semblent croire à cette possibilité, le cours du britannique ayant bondi de 33 %, lors de la séance de lundi. Mais De La Rue, imprimeur exclusif de la Banque d'Angleterre, pourrait trouver un allié dans le gouvernement britannique, qui verrait sans doute d'un mauvais oeil la fabrication de ses billets de banque passer dans le giron d'une entreprise étrangère. C. L.
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