Le changement climatique crée des avantages concurrentiels

Certes, Copenhague est passé par là. Mais les principaux enseignements de l'étude réalisée entre novembre et décembre derniers par le cabinet Ineum Consulting restent de mise. Alors qu'elle apparaissait jusqu'alors plutôt comme un risque, la lutte contre le changement climatique est désormais vécue comme une opportunité par plus de 50 % des entreprises, notamment dans l'énergie, les services de l'eau et des déchets et les transports. « Elles voient dans la transition vers une économie bas carbone la possibilité de nouveaux verrous concurrentiels », analyse Nicolas Imbert, manager développement durable et innovation chez Ineum Consulting. Et d'évoquer des initiatives européennes menées dans les secteurs du raffinage pétrolier et des transports routiers. Élaborées en anticipation d'un durcissement des réglementations, elles ont permis à ces entreprises d'améliorer leurs marges.Autre enseignement de l'étude, les secteurs les plus proches du consommateur final, qui ont les plus forts enjeux de réputation (producteurs de biens de consommation, télécoms et médias), perçoivent mieux les bénéfices à court terme d'une politique de lutte contre le changement climatique. D'autant qu'il est relativement simple et peu onéreux pour eux de réduire leur empreinte écologique. Une large majorité de ces entreprises anticipe un impact de ces politiques sur leur coeur de métier, notamment sur les fonctions marketing et ventes. « Elles prennent conscience de la nécessité d'agir sur l'offre de produits et services, et de communiquer de façon transparente et vérifiable sur leurs performances », analyse Nicolas Imbert. Il distingue « des entreprises qui évoluent à une vitesse égale dans tous leurs métiers, tandis que d'autres proposent une seule offre très performante, mais qui fait office d'arbre qui cache la forêt ». D'après lui, si les premières réussiront probablement à négocier le virage vers l'économie bas carbone, il est moins évident que les secondes y parviennent.Les standards en questionEnfin, l'un des points les plus révélateurs de l'étude concerne les attentes des entreprises et des leaders d'opinion sur l'efficacité respective, dans la lutte contre le changement climatique, des standards élaborés par l'industrie et des réglementations. Les premières demandent un renforcement du cadre réglementaire tandis que les seconds comptent plutôt sur les standards techniques comme outils de régulation. « Il faut pourtant négocier la cible [de réduction des émissions de gaz à effet de serre, Ndlr] pour que l'entreprise puisse ensuite s'approprier la trajectoire », conclut Nicolas Imbert. Dominique Pialot
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.