Des performances économiques supérieures

Michel Ferrary, professeur de gestion des ressources humaines à Skema (Grande école de management issue de la fusion entre le Ceram et l'ESC Lille).Que montre votre étude intitulée « Les femmes influencent-elles les performances des entreprises ? »Il en ressort que les entreprises qui emploient plus de 35 % de femmes cadres d'une part, et plus de 35 % de femmes non-cadres d'autre part, ont des performances économiques supérieures aux entreprises qui n'atteignent pas cette taille critique. Exemple : la rentabilité des entreprises comptant plus de 35 % de femmes cadres est de 19,5 %, contre 9,9 % pour les autres. Soit presque le double ! Comment cette étude a-t-elle été menée ? Je me suis intéressé aux performances de 42 entreprises, pour la plupart cotées au CAC 40, de 2002 à 2006. Je me suis basé sur l'hypothèse, émise par Rosabeth Kanter, professeur à Harvard, selon laquelle une minorité doit atteindre une taille critique minimale de 35 % des effectifs pour exercer une influence sur une structure. Puis j'ai défini cinq critères de performance : la croissance du chiffre d'affaires, la rentabilité, la productivité des salariés, la création d'emplois et l'évolution du cours de Bourse. J'ai alors analysé la relation entre taux de féminisation et performance. Cela suffit-il à démontrer l'influence des femmes sur la performance ? Statistiquement, cela montre qu'il y a une corrélation entre les deux éléments. Cela ne signifie pas forcément qu'il y a un lien de cause à effet. Je travaille actuellement à constituer un échantillon plus important, d'une centaine d'entreprises, afin de contrôler l'influence ou non d'autres éléments, dont le secteur d'activité. Propos recueillis par C. G.
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