Les fibres végétales issues du chanvre, du lin, du miscanthus ou encore du bois ont déjà trouvé des utilisations dans l'isolation des bâtiments, la fabrication de bétons ou dans les matériaux composites. Mais à dose encore trop homéopathique de l'avis des dirigeants de FRD (Fibre Recherche et Développement). Cette société (1) créée en 2008 à Troyes (Aube) entend fournir aux industriels de différents secteurs des fibres toujours plus nombreuses et plus performantes. Afin de mettre sur le marché des granulats ou des fractions de fibres végétales à façon, FRD a investi 600.000 euros dans un laboratoire d'extraction mécanique, opérationnel à Bréviandes (agglomération de Troyes), depuis fin 2010.« Nous avons bénéficié des soutiens du Conseil régional de Champagne-Ardenne, du Feder, du Grand Troyes et du Conseil général de l'Aube pour équiper cette plate-forme technologique. Elle nous permet de nous engager dans des programmes de R&D structurants et variés en collaboration avec d'importants centres de recherche », explique Pierre Bono, directeur général de FRD. C'est le cas du projet Finather, par exemple, dont l'objectif est de parvenir à formuler des composites thermodurs biosourcés (à base de chanvre, lin et résines oléagineuses). Des pièces vertes à 75 % de carbone renouvelable qui se retrouveront aussi bien dans des automobiles que des trains ou encore du mobilier de luxe. Budget de ce projet Finather : 3,6 millions d'euros sur quatres ans. Afin de mener à bien des projets aussi ambitieux, FRD - qui est donc en quelque sorte le pilier « fibres » du pôle de compétitivité Industries et Agro-Resssources (IAR) de Champagne-Ardenne-Picardie, orienté sur les débouchés non alimentaires des grandes cultures -, envisage de lever un deuxième tour de table en 2011. « Voir grand »« Avec notre nouvel outil, nous avons franchi une étape importante dans notre développement. Pour sécuriser davantage les producteurs de fibres, renforcer le territoire par l'industrialisation de nouveaux matériaux, tout en limitant les impacts environnementaux, nous devons voir grand, notamment pour nous inscrire dans un projet grand emprunt... », estime Benoît Savourat. Un président qui se tourne plus particulièrement vers les producteurs de fibres végétales pour son appel à capitaux.Philippe Schilde, à Troyes (1) Actionnaires : La Chanvrière de l'Aube, Nouricia, Interval/Eurochanvre, Le Lin Industriel Picard, Groupe Coopération Forestière, In Vivo, Sofiprotéol, Agro-industrie Recherches et Développements (ARD), Crédit Agricolegricole Champagne-Bourgogne et la Chambre d'agriculture de l'Aube.

latribune.fr

07 Févr 2011, 21:29

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