Régate de titans dans un océan de polémiques

Et si l'affrontement entre « Alinghi » et « Oracle » se résumait finalement à un match entre deux milliardaires à l'ego aussi surdimensionné que leur bateau ? à partir de 10 heures, les deux navires d'Ernesto Bertarelli et Larry Ellison se retrouvent dans la baie de Valence, en Espagne, pour la 33e édition de la plus vieille compétition du monde, au meilleur des trois manches. Mais, si depuis 1851, les polémiques ont fait l'histoire de la course, rarement la tension aura été aussi palpable.Tenant du titre depuis 2003 et sa victoire sur le « Team New Zealand », le bateau suisse « Alinghi » avait conservé son titre en 2007 et décidé ? comme les règlements alambiqués de la compétition l'y autorisent ? de nommer les challengeurs espagnols comme ceux qui définiraient les règles de la prochaine édition. Pas du goût des Américains d'« Oracle » qui ébranlent la machine judiciaire, obtiennent gain de cause et se retrouvent face aux Suisses après le départ de nombreux sponsors.Des voiles illégales ?En expert attentif, Loïck Peyron, qui secondera Bertarelli à la barre d'« Alinghi », n'est d'ailleurs pas tendre avec son adversaire. « ?Oracle? s'est invité en finale, lâche le navigateur français sur l'antenne de RMC. Ce monsieur Elisson tente la Coupe de l'America pour la quatrième fois et n'a jamais réussi à accéder à la finale. » Le mis en cause réplique par une métaphore : « C'est comme un match pour le titre mondial des poids lourds où les deux boxeurs ne s'aiment pas beaucoup... » Le tout à distance, car l'Américain ne s'est même pas rendu à la conférence de presse de présentation.Particularité de cette édition 2010, elle mettra directement aux prises deux bateaux. D'où l'impression d'assister à une Coupe au rabais. En tout cas sur le papier. Car les deux multicoques (une première) sont deux monstres de technologie. Doté d'environ 100 M? de budget, chaque projet sollicite environ 150 personnes. « Oracle » possède même une voile plus grande que la taille d'une aile d'un 747 ! Le bateau est d'ailleurs tellement grand qu'il n'est actuellement pas dans le port nautique de Valence, mais aux côtés des cargos, dans le port de commerce.Le vainqueur sera donc connu au plus tard le 12 février. En théorie seulement. Le résultat pourrait être inversé par la justice new-yorkaise. Celle-ci examine le 25 février une plainte d'« Oracle » accusant son adversaire d'utiliser des voiles « illégales ». La polémique est loin de d'être finie. P. Ta.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.