Au bonheur des dames de Lazard

Ce lundi, chez Lazard, on fêtera davantage la Journée des femmes que dans les autres banques. La banque d'affaires cultive depuis longtemps une tendance à miser sur elles. Aujourd'hui, on compte quatre femmes à Paris sur une quinzaine d'associés : Isabelle Xoual, Alexandra Soto, Michèle Lamarche et Amélie Négrier. Elles étaient même cinq avant le départ de Virginie Morgon chez Eurazeo, il y a deux ans. Une différence notoire avec les autres banques d'affaires, où les femmes sont encore extrêmement rares. « C'est une véritable tradition chez Lazard », explique Alexandra Soto, qui se souvient de celles qui l'ont précédée dans les années 1980 et 1990, Françoise Malrieu et Anne Lauvergeon. Cette singularité féminine a été poussée par les dirigeants historiques de la banque à Paris, Georges Ralli et surtout Bruno Roger. « À l'époque, nos dirigeants ont pris des risques. Ils n'ont pas misé sur les femmes par calcul politique ou pour la modernité, mais par souci d'équit頻, ajoute Alexandra Soto.énormes sacrificesQuoi qu'il en soit, la mixité a fonctionné entre les hommes et les « ladies », comme les appelait Bruce Wasserstein, l'ancien PDG de Lazard décédé il y a cinq mois. Elles se défendent de représenter simplement un « atout charme » face aux clients et soulignent leurs compétences, le travail fourni et la difficulté de combiner vie professionnelle et vie de mère de famille. Ces dames de chez Lazard ont bénéficié d'un environnement favorable à leur vie privée. Elles ont toutes eu des enfants en menant de front leurs affaires au sein de la banque. « Les maternités n'ont jamais été ressenties comme un problème. Aucune d'entre nous n'a été pénalisée ou mise de côt頻, explique Isabelle Xoual, qui a également vécu cela chez Rothschild avant de rejoindre la banque du boulevard Haussmann.Alors, Lazard, banque idéale pour les femmes ? Oui, à en croire les propos de ces dames. D'autant qu'elles disent ne jamais avoir été traitées différemment des hommes sur le plan financier. « À compétences égales, nous avons toujours été traitées de la même manière pour nos salaires et bonus. Ce qui comptait était la performance et l'apport d'affaires. Le fait d'être une femme était neutre », insiste Virginie Morgon, quinze ans de maison avant de rejoindre les « cousins » d'Eurazeo. Les femmes de Lazard sont donc heureuses et fières de leur position et de la place que leur fait la banque. Mais elles ne cachent pas qu'il est dur de recruter des femmes dans un métier qui fait encore peur en raison des énormes sacrifices qu'il nécessite. La nouvelle génération privilégie davantage la vie privée qu'auparavant et Lazard peine à garder ses nouvelles ladies. La banque n'a pas hésité dans le passé à promouvoir au rang d'associés des trentenaires. Elle devra peut-être renouveler l'exercice pour séduire encore.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.