Le cyberespionnage : Mata Hari sans visage

Dans la drôle d'affaire de piratage des ordinateurs de Bercy, il y a une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne ? Ceux qui répètent qu'il n'y a rien à attendre d'un G20 se voient contredits par le... méfait : le G20 intéresse ! Suffisamment au moins pour qu'un État ou une organisation mette en place un réseau pour connaître avant l'heure les positions respectives des puissants de ce monde. Seulement, pour celui qui est chargé d'organiser la concertation entre États, la France en l'occurrence, cette affaire est du plus mauvais effet : cette intrusion informatique, via une simple pièce jointe, fleure soit l'amateurisme des systèmes de sécurité de la forteresse Bercy, soit l'imprudence de ses utilisateurs. Certes, il n'existe pas d'informatique connectée qui soit sûre à 100 %. Et l'ANSSI, en charge de la sécurité informatique des ministères, était en réorganisation à l'époque des faits. Mais sommes-nous assez sensibilisés aux nouvelles menaces d'une guerre économique ? Car le cyberespionnage fait désormais partie des armes utilisées par tous les États, y compris la France, les grandes organisations et même certaines grandes entreprises pour se défendre comme pour attaquer. Par rapport à l'envoi d'agents d'information, il se révèle à la fois moins coûteux, plus rapide et surtout beaucoup moins risqué, la preuve de l'identité de l'espion étant impossible à apporter. Si la Chine, qui forme dans ses écoles civiles et militaires des armées de hackers rouges, abrite un quart des adresses IP où transitent ces attaques, la rapidité avec laquelle on l'a désignée d'emblée comme commanditaire est un peu suspecte. « Les Chinois sont assez intelligents pour qu'on ne puisse remonter à eux quand ils attaquent », confie un spécialiste. Voilà une affaire qui, comme la pantalonnade de Renault, soulève décidément beaucoup d'interrogations. « Bis repetita non placent. » [email protected]
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