Créer le premier « social venture fund », en alliant « performance financière et impact social positif ». Tel était le pari de Laurence Méhaignerie lorsqu'elle a fondé, avec Pierre-Olivier Barennes, Citizen Capital à l'été 2008.Près de trois ans plus tard, sa mission est partiellement accomplie : s'il est trop tôt pour mesurer la rentabilité des investissements, Citizen Capital a en tout cas su assurer la pérennité de son activité. En décembre dernier, un nouveau tour de table a été réalisé, permettant à la société de doubler ses actifs sous gestion, à 18 millions d'euros. L'équipe de direction a su attirer des investisseurs de renom, comme AG2R La Mondiale, Axa Private Equity, La Banque Postale, la Caisse des dépôts, CDC Entreprises ou encore CNP Assurances. « La dernière levée de fonds a permis à Citizen Capital d'être considéré comme un acteur du capital-investissement à part entière, se félicite Laurence Méhaignerie. Nous sommes parvenus à démontrer qu'il est possible d'avoir des objectifs à la fois financiers et extra-financiers. »Diversité socialeEn plus de proposer un niveau de rentabilité élevé (15 %), Citizen Capital cherche à promouvoir la diversité sociale, en finançant des entrepreneurs issus des cités et des minorités, que les investisseurs traditionnels délaissent. Trois prises de participations ont déjà été réalisées, pour un total de 5 millions d'euros. La dernière en date ? Trace TV, un groupe de médias basé en banlieue parisienne spécialisé en musiques urbaines et célébrités sportives, que le fonds a racheté aux côtés du management à Goldman Sachs en juillet 2010.Pour l'heure, Citizen Capital n'a pas encore investi dans une société dirigée par une femme. « Ce n'est pas au coeur de notre stratégie d'investissement », explique Laurence Méhaignerie, qui n'exclut pas de faire évoluer ce positionnement lors de la levée du prochain fonds. « Seuls 5 % des dossiers que nous recevons concernent des entreprises dirigées par des femmes », regrette-t-elle.

latribune.fr

07 Mars 2011, 21:25

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