Comment faire travailler des équipes dispersées dans le monde entier rassemblant des salariés de différents métiers, pays, structures, appartenant ou non à la même entreprise ? Ce défi quotidien des grands groupes est analysé dans une note confidentielle d'Entreprise & Personnel, un « think tank » en ressources humaines regroupant 160 grandes entreprises. Ce copieux et récent document, que « La Tribune » s'est procuré, a été rédigé par Maud Degruel et Patrick Perrier. Il décrypte les « conditions d'efficacité du management à distance », structurées autour de trois axes.1 - L'animation des équipes. Le manager doit faire vivre l'équipe en développant « la connaissance mutuelle de ses membres » afin de « créer du lien social », indique la note. Il doit également fédérer autour d'objectifs communs. « Le manager devra veiller à l'alignement et à l'équité des objectifs fixés », soulignent les auteurs. La relation de confiance est en effet essentielle. « Le lien de subordination [...] (ne crée pas à lui seul) la confiance nécessaire du fait de la distance », remarquent ces experts. Pour la construire, le manager doit créer de la proximité... à distance. « Des moments doivent être réservés à ces échanges, plus informels. [...] Le manager (doit être) non seulement accessible et réactif, mais également qu'il entretienne la convivialit頻, lit-on dans la note. Pas toujours facile avec le décalage horaire...2 - Le fonctionnement des équipes. Elles doivent systématiquement travailler en mode projet, avec « formalisation des objectifs, des process de travail, des rôles et tâches [...]. Ces éléments doivent être disponibles et accessibles pour tous les membres de son équipe afin de limiter les malentendus », insistent les auteurs de la note. Le manager crée des « binômes distants pour partager un travail complexe ou fastidieux ». Cela exige du manager « ouverture d'esprit et rigueur dans la façon d'animer les échanges », mais aussi que « les membres de l'équipe se reconnaissent comme pairs, à défaut de se connaître de visu ».3 - L'évaluation des équipes. « Il repose sur l'évaluation la plus juste possible de la charge de travail. Or cela est loin d'être évident pour un manager à distance », remarquent les auteurs. C'est pourtant un point essentiel, soulignent-ils : « La reconnaissance doit être encore plus explicitement exprimée à distance et revêt plus d'importance pour des collaborateurs parfois isolés. » Pascal Jungh

latribune.fr

07 Mars 2010, 23:20

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