Les défis de l'entreprise 2.0 sont nombreux. Dans cette expression, « il faut d'abord entendre ?entreprise?, puis ?bonnes pratiques du 2.0?, explique Philippe Pinault, directeur associé de BlogSpirit-TalkSpirit. Globalement, c'est devenu un enjeu de compétitivité majeur. Désormais, il ne s'agit plus de mettre en place des outils pour savoir quelles sont les personnes et où sont les savoirs, mais de mettre en relation ces personnes et ces savoirs au bon moment ». Ces approches participatives et collaboratives sont des opportunités mais aussi de grands défis pour les entreprises : défis managériaux et organisationnels, mais aussi défis en termes de gestion de la participation multiple et éparse des collaborateurs dans l'ensemble de ces outils.Tout le monde n'est pas convaincu. « Le Web 2.0 en entreprise est souvent perçu comme un gadget, note Philippe Pinault. On se demande pourquoi donner la possibilité aux collaborateurs de poster des messages. » Cependant, avec une participation accrue du capital humain, ces nouveaux projets permettent de fluidifier l'échange d'informations et de savoirs. Ils permettent également d'associer les collaborateurs à des projets de co-innovation, ainsi qu'à la conduite du changement.Le leadership de la relation« Le Web 2.0 représente une opportunité pour les entreprises de créer et développer une relation plus forte avec leurs différents publics, de reprendre le leadership sur la relation et de protéger leur réputation », assure Philippe Pinault. À ce titre, une récente étude de l'agence Hopscotch sur l'e-réputation des patrons du CAC 40 montre qu'il y a du chemin à parcourir (voir « La Tribune » du 23 février). En ce sens, prendre la parole sur le Web est davantage une opportunité qu'un risque, car de toute évidence, les internautes s'expriment sur différents sujets concernant l'entreprise.Pour rejoindre ces nouveaux lieux de conversation, il y a deux façons de procéder : soit investir des lieux de conversation existants, tels Facebook et Twitter, soit les développer. « L'expérience de BlogSpirit aux côtés de grandes entreprises est de mettre en oeuvre des dispositifs conversationnels, confie Philippe Pinault. Ils leur permettent de créer un espace d'échange avec les différents publics d'une façon maîtrisée. Dans un contexte externe, nous accompagnons la SNCF au travers du projet TGVlab pour capter les réflexions des clients. Dans un contexte interne, nous avons mis en place la plate-forme de Simply Market, supermarché du groupe Auchan, pour permettre aux 14.000 collaborateurs de l'enseigne d'échanger informations, photos et bonnes pratiques. » P. B.

latribune.fr

07 Mars 2010, 23:19

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