Le Masters d'Augusta, un terrain familier

Printemps 97. Une météorite débarque. Contraste saisissant. La légendaire douceur d'Augusta en prend un coup. Tiger Woods est professionnel depuis moins d'un an et assomme le tournoi. 9 coups d'avance le samedi soir, 12 sur Tom Kite, deuxième, au moment d'enfiler la première de ses quatre vestes vertes. L'histoire est en marche. Woods affole les compteurs et pulvérise 10 records cette année là.Au coeur d'une Géorgie longtemps esclavagiste et historiquement sécessionniste au XIXe siècle, Augusta ne déroge pas à la règle. Charlie Sifford vainqueur dans les années 1950 d'un insupportable «?Negro Open » et Lee Elder, premier homme de couleur invité à disputer le Masters en 1975, ont débroussaillé le terrain. Et pour cause. « Augusta National » a accueilli le premier membre noir de son histoire en 1991. Woods, lui, jette un pavé dans la marre dans le monde très feutré d'un sport où l'ombre des WASP n'est jamais loin.Sur un parcours taillé pour son jeu car rallongé, Woods joue à domicile. L'Amen Corner n'a plus de secret pour lui. Composé de Butch Harmon, son gourou, Mike Cowan dit « Fluff », son caddie aux faux airs de Craig Stadler, et chaperonné par Earl, son père, le clan Woods arpente le parcours du matin au soir. L'homme est rincé, vidéAujourd'hui, Woods est seul. « Désormais, je vois la vie autrement. Après le décès de mon père et la naissance de mes deux enfants, je prends les choses comme elles viennent, glissait lundi à Augusta l'homme aux 14 titres du Grand Chelem. Je n'ai pas envie de revivre un Noël comme le mien. » Les «?Rednecks?» d'Augusta l'attendent au tournant. Comme ces mots doux distillés à souhait «?behind the ropes?» («?derrière les cordes?») lors des matches de Ryder Cup opposant l'Europe aux Etats-Unis, Woods échangera sans doute quelques amabilités dès jeudi avec les 50.000 spectateurs amassés autour des azalées et des magnolias qui bordent le tracé du premier Majeur de l'année. L'homme est rincé, vidé, le joueur, lui a encore tout à prouver. La dernière victoire de Woods en Grand Chelem remonte à l'US Open 2008. Près de deux ans sans voir la lumière. Sur un tracé qu'il connaît comme le fond de sa poche, le numéro un mondial se verrait bien enfiler une cinquième veste verte dimanche soir.C. Co
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.