Charbon, or, gaz... les mines australiennes entrent en fusion

En Australie, la crise financière appartient au passé. Pendant que la santé économique retrouvée du pays vient d'obliger la banque centrale à augmenter son taux directeur pour la cinquième fois en sept mois, les compagnies minières repassent à l'offensive. Après plus de deux ans de calme plat sur le front des fusions-acquisitions, le secteur vient d'enregistrer en moins d'une semaine trois tentatives d'envergure, pour un total record de 11,5 milliards d'euros. Aucune n'a pour l'instant encore abouti, mais les trois opérations « illustrent parfaitement le regain d'optimisme actuel des compagnies minières », estime Mike Elliott, analyste chez Ernst & Young. Symboles de cette confiance restaurée, les montants en jeu dans ces trois dossiers s'inscrivent déjà dans le top dix des plus importantes opérations de fusion-acquisition jamais enregistrées par le pays. A commencer par la somme avancée par Newcrest Mining pour mettre la main sur sa rivale Lihir Gold, afin de constituer l'un des plus grands opérateurs aurifères de la planète. En proposant 6,4 milliards d'euros, la compagnie a tout simplement égalé le record détenu depuis 2005 par BHP-Billiton lors du rachat des mines d'uranium de WMC.L'or n'est pas le seul secteur minier concerné. Dans le charbon, l'américain Peabody vient de proposer 2,5 milliards d'euros à Macarthur Coal, qui lui-même cherche à fusionner avec Gloucester Coal, pendant que dans le gaz, Shell a de bonnes chances de réussir à convaincre les actionnaires d'Arrow Energy d'accepter une proposition du même ordre. Cette boulimie devrait maintenant rapidement s'étendre, « pour gagner à court terme l'ensemble du secteur des ressources minérales et énergétiques », prédisent en coeur les experts du pays. Surtout qu'après avoir réduit la voilure pendant près de deux ans, « de nombreuses compagnies australiennes disposent d'un trésor de guerre suffisant pour pouvoir dorénavant passer à l'action », assure Tim Goldsmith, chez PricewaterhouseCooper's. La perspective d'un boom minier record alimenté par le succès de BHP-Billiton dans l'épineux dossier du minerai de fer (hausse des prix assortie de leur fixation trimestrielle et non plus annuelle) devrait confirmer la tendance. En plus de remettre l'économie australienne sur les rails, la pluie d'argent générée par les appétits chinois et indiens en matière de minerais devrait alimenter en cash les ambitions des compagnies australiennes. Le secteur minier du pays pourrait alors en profiter pour connaître, selon Mike Elliott, « l'une des plus importantes périodes de consolidation de son histoire ».
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