Les fusions et acquisitions, relais de croissance de la Bourse

lyseDes acquisitions, voilà ce qu'il faut pour entretenir le rally boursier », s'enthousiasmait hier Ian Horsley, trader chez Spreadex, à Londres, après l'annonce du projet de rachat du fabricant britannique de confiseries Cadbury par le groupe américain d'agroalimentaire Kraft. De fait, le Dow Jones Euro Stoxx 50, l'indice qui regroupe les 50 premières capitalisations européennes, a clôturé en hausse de 1,48 %, hier.Après un an de frilosité, les prédateurs commencent à sortir du bois, à la recherche de cibles : hier toujours, Advanced Technology, une société d'investissement détenue par l'émirat d'Abu Dhabi, a fait main basse sur le singapourien Chartered Semiconductor Manufacturing. À quoi s'ajoutent les grandes man?uvres autour de T-Mobile, la filiale britannique de l'opérateur de télécommunications Deutsche Telekom. Enfin, le journal « The Observer » croit savoir que le groupe minier Xstrata a des vues sur le producteur de platine Lonmin. Cette semaine commence comme la dernière : lundi 31 août, Disney avait annoncé l'acquisition de Marvel Entertainement. Le lendemain, c'était au tour du site de vente en ligne Ebay de dévoiler la cession du système de téléphonie par Internet Skype à des fonds d'investissement.Bonnes affairesComment expliquer ce revirement des entreprises qui, au cours des douze derniers mois, se sont gardées de procéder à la moindre opération de croissance externe ? Seule leur importait la préservation de leur cash. Mais, grâce à la multiplication des signes de reprise économique, les sociétés ont aujourd'hui repris confiance dans les perspectives de leur activité. En témoignent les dernières enquêtes réalisées auprès des directeurs des achats en Europe, aux États-Unis et en Chine. « Le rythme des fusions et acquisitions est étroitement corrélé à l'évolution du produit intérieur brut », confirme Paul Parker, responsable des fusions et acquisitions chez Barclays Capital. Maintenant que l'économie se redresse, les sociétés redoutent de passer à côté d'acquisitions intéressantes. « Au cours des deux derniers mois, le discours des chefs d'entreprise a radicalement changé. Jusqu'alors tétanisés, ils craignent désormais d'être à la traîne de leurs concurrents, en termes de croissance », témoigne Paul Parker.Certes, l'accès au crédit demeure difficile. Mais, à force de réductions de coûts, de coupes dans leurs investissements et de suppressions de dividendes pour affronter la récession, les entreprises sont aujourd'hui dotées de trésoreries confortables. De plus, nombre de groupes ont déjà contourné le problème du crédit en lançant des augmentations de capital ou des émissions obligataires. Pas plus tard que ce week-end, l'assureur italien Generali a indiqué réfléchir à une augmentation de capital, afin? de financer des acquisitions. La chasse est ouverte.
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