C'est ce qui s'appelle une hausse spectaculaire ! L'action Cad-bury a gagné jusqu'à 42 %, hier en séance, à 808 pence, après l'annonce du projet de rachat du fabricant britannique de confiseries par le groupe américain d'agroalimentaire Kraft. Les investisseurs n'ont pas seulement salué la pertinence de cet éventuel rapprochement : l'envolée du titre reflète surtout la probabilité d'une contre-offre. Difficile, en effet, d'imaginer le suisse Nestlé, numéro un mondial de l'agroalimentaire, se laisser souffler au nez et à la barbe une pépite comme Cadbury.Le hic, c'est qu'une acquisition du britannique par Nestlé serait sans doute vue d'un mauvais ?il par les autorités de la concurrence. La parade, pour Nestlé, qui n'a pas souhaité faire de commentaire, pourrait consister à s'allier au producteur américain de chocolat Hershey. « Nestlé et Hershey se partageraient Cadbury, le premier s'octroyant la division chewing-gums, et le second la branche chocolat », écrit le bureau d'études financières Evolution Securities.Mise aux enchèresUne contre-offre semble d'autant plus probable que Cadbury a rejeté la proposition de Kraft, la jugeant trop chiche. Le groupe américain offre 745 pence par action, soit 16,7 milliards de dollars au total (11,7 milliards d'euros). Un prix qui représente certes une prime de 31 % par rapport au cours de clôture de Cadbury, vendredi. Mais, compte tenu des perspectives de résultats du britannique, et des multiples de valorisation de précédentes transactions, la plupart des bureaux d'analyse n'imaginent pas une offre à moins de 800 pence par action. « Sur la base d'un multiple raisonnable de 15 à 16 fois l'excédent brut d'exploitation estimé pour 2009, le prix d'acquisition pourrait s'élever à 1.070 pence », calcule le courtier Bernstein. Kraft, qui ne s'avoue pas vaincu, sait ce qu'il lui reste à faire. C. L.

latribune.fr

08 Sept 2009, 1:45

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