baisse historique du patrimoine des français

Du jamais-vu depuis la Seconde Guerre mondiale. Dans son observatoire « des marchés de l'épargne et du crédit », le Bipe (une société d'études économiques) n'a pas manqué de souligner cette baisse historique du patrimoine détenu par les Français.Pour la première fois, en 2008, sa valeur a baissé de 3 %. Une tendance qui s'est poursuivie en 2009 (? 2 %). Même lors de l'éclatement de la bulle immobilière du début des années 1990, le patrimoine global avait encore augmenté de 2 %, voire de 3 % par an. Preuve de l'impact de la crise actuelle sur les avoirs des Français. Il n'empêche : sur vingt ans, le patrimoine a malgré tout bondi en moyenne de 6 % par an, alors que le revenu disponible des ménages, lui, n'a augmenté que de 3,5 %.La principale raison de ce retournement ? La baisse simultanée des marchés boursiers et des prix des logements anciens. « Or l'immobilier représente plus de la moitié du patrimoine total des ménages et les actions environ 7 % », rappelle André Babeau, conseiller scientifique au Bipe. Ainsi, alors que, fin 2007, les ménages détenaient en épargne et en immobilier 8,5 fois leurs revenus, ce ratio est tombé en dessous de 8 depuis. L'autre facteur d'explication est le recul de la production de prêts immobiliers de 16 % en 2008. Ce qui signifie moins de nouveaux propriétaires et donc moins de patrimoine détenu par les ménages.Heureusement, l'avenir semble un peu moins sombre. La reprise du marché du crédit et l'embellie de la Bourse font envisager au Bipe un retour à la stabilité en 2010, autour de 10.000 milliards d'euros. Entre 2011 et 2014, la croissance devrait faire son retour, mais à un rythme inférieur à 5 % par an.besoin de sécuritéDe cette crise, les Français auront tiré plusieurs enseignements : « Elle a certainement développé chez les Français une recherche plus grande de sécurité et de transparence pour tout ce qui touche aux placements financiers. Côté logement, les ménages seront aussi plus prudents et devraient augmenter la part de l'apport personnel », estime André Babeau. n
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