Les dollars des antipodes au zénith

changeDeux événements récents ont contribué à ressusciter les stratégies de « carry trade » qui consistent à jouer sur les écarts de rémunération entre les grandes monnaies. D'abord, bien sûr, l'engagement pris durant le week-end par les ministres des Finances du G20 de maintenir en l'état les mesures de stimulation économique destinées à sortir de la crise, qui a réveillé l'attrait pour les monnaies à hauts rendements. vent porteurEnsuite, la chute continue du coût des emprunts en dollars qui a créé un nouveau vecteur pour les stratégies en question. Depuis le 24 août et pour la première fois depuis seize ans, le taux à 3 mois en dollars sur le marché interbancaire de Londres (Libor) est inférieur à celui offert sur le yen, monnaie cible, jusqu'à une époque récente, des pratiques consistant à emprunter une monnaie à faible rendement pour en investir les produits sur des placements plus rémunérateurs.C'est cette conjonction qui a permis aux dollars des antipodes de reprendre leur course en avant. Respectivement troisième et quatrième monnaies les plus performantes face au billet vert depuis le début de l'année, le dollar australien affiche une hausse de 22?% tandis que son homonyme néo-zélandais enregistre un gain de 19,5?%. «?Aussie?» et «?kiwi?», leurs sobriquets, se retrouvent ainsi à leurs plus hauts niveaux depuis un an face au dollar, forts de leurs statuts de monnaies matières premières, doublés de ceux de monnaies à hauts rendements. Le taux directeur de la Banque centrale de Sydney s'élève à 3?% et celui de son homologue de Wellington à 2,5?%, alors que le rendement offert sur le dollar est voisin de 0?%, la Réserve fédérale américaine maintenant le loyer de l'argent dans une fourchette de 0 % à 0,25 % depuis décembre dernier.Le vent est d'autant plus porteur pour l'«?aussie?» que, depuis la fin juillet, Glenn Stevens, le gouverneur de la Banque de réserve australienne, laisse planer l'ombre d'un durcissement prochain des conditions du crédit. Un tour de vis qui pourrait intervenir dès sa prochaine réunion, le 6 octobre, et qui constituerait la première inflexion de politique monétaire des grands pays. Rien d'étonnant, dans ces conditions, à ce que de nombreux stratèges du change évoquent la possible montée du dollar australien à parité avec son grand frère des États-Unis, alors qu'il se négociait, hier, juste au-dessus de 1,1650. L'élan du « kiwi », en revanche, pourrait être freiné par le maintien pour un temps indéterminé du loyer de l'argent à son plancher historique, laissant le champ libre à son voisin des antipodes. Alan Bollard, le gouverneur de la Banque centrale néo-zélandaise, n'a pas exclu une ultime détente du taux directeur. Réponsee;ponse possible le 10 septembre, date de son prochain conseil. Isabelle Croizard
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