Les investisseurs préféreraient voir la Turquie accepter le prêt du FMI

Marchés émergentsÀ quelques semaines d'une rencontre au cours de laquelle la Turquie devrait clarifier sa situation auprès du FMI, le bras de fer continue entre ce pays et le fonds international, notamment sur les efforts qui conditionnent son aide. Hier encore, le gouverneur de la Banque centrale a laissé entendre que son pays pourrait, compte tenu de la réduction du déficit courant, se passer du soutien financier du FMI. La Turquie, qui a déjà conclu un accord en mai de l'an dernier portant sur 10 milliards de dollars, est en négociation depuis plus d'un an sur une rallonge comprise entre 20 et 40 milliards de dollars. « Dans le cadre de sa négociation, la Turquie continue d'adopter une posture très politique », explique Nicolas Picard, gérant chez CPR AM, néanmoins, poursuit-il, « en dépit d'un soulagement de ses déficits, il paraît peu probable qu'elle puisse s'exonérer de façon définitive de l'aide du FMI ». De fait, la plupart des analystes préféreraient voir le pays opter pour l'obtention de ce prêt. « Y consentir permettrait à la Turquie d'améliorer ses perspectives de croissance et de l'arrimer à un redressement plus solide », estime l'économiste en charge du pays chez JP Morgan. En outre, « la Turquie ne pourra faire l'économie des réformes demandées par le FMI, à l'origine de la brouille », insiste Nicolas Picard. Au cours des derniers mois, l'adossement au FMI, et sa caution, a aidé le marché turc, au même titre que d'autres dans la région, à regagner un peu de confiance auprès des investisseurs. Et ce, d'autant que ses valorisations toujours parmi les plus basses de la région (moins de 10 fois les bénéfices estimés) plaidaient elles aussi pour un rebond. Aidées par l'amélioration du climat des affaires en Europe, notamment en Allemagne, et la chute de l'aversion pour le risque, les actions turques ont ainsi repris de la hauteur (+ 68,5 % depuis janvier). Cet été, elles n'ont pas manqué de s'inscrire dans le sillage du baromètre CECE, comprenant les principaux indices de l'Europe émergente, qui a pris 7 % en août. En attendant, prêt du FMI ou pas, les intervenants peuvent toujours miser sur un autre pari, celui de voir le taux directeur aujourd'hui à 7,75 % à nouveau abaissé ? le consensus table sur 50 points de base ? la semaine prochaine. Le ralentissement de l'inflation milite en tout cas en ce sens. D'ailleurs, à cette perspective, les rendements sur les obligations d'État ont continué de baisser hier pour flirter avec leurs plus-bas historiques de 9,31 %. Selon un trader de Bankasi, « le seuil des 9 % pourrait être touché d'ici la fin de la semaine à l'approche de la décision le 17 septembre ». Marjorie Bertouilleles actions turques ont repris de la hauteur (+ 68,5 % depuis janvier).
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