La liquidité défie le risque

chronique des tauxLes spreads, où les écarts de rendements exigés par le marché selon la qualité de la signature de l'émetteur, se resserrent. Depuis décembre, le spread entre le taux d'une obligation à cinq ans d'un industriel noté BBB et le taux des swaps interbancaires de même durée est passé de plus de 400 points de base (4 %) à moins de 200 points (2 %). Le mouvement a été général. Il a touché toutes les catégories d'obligations. Il n'y a plus besoin d'analyser le risque de crédit et d'apprécier si telle ou telle obligation mérite tel ou tel spread. Il suffit d'acheter. Le mouvement ne paraît pas lié à une opinion bien définie des investisseurs, mais seulement à la liquidité générale. On sait que les banques ont accès à peu près sans limite à la liquidité des banques centrales. Quant aux investisseurs institutionnels (compagnies d'assurances, Sicav, caisses de retraite), ils ont beaucoup d'argent disponible. C'est probablement ce qui fait baisser les spreads des obligations d'entreprises industrielles, de même que cela fait monter la Bourse et les matières premières. Il est toujours délicat de parler de « bulle », mais il semble bien que ce soit le cas puisque les investisseurs achètent parce que le marché monte et que le marché monte parce que les investisseurs achètent, avec de l'argent emprunté, in fine, auprès des banques centrales. Il n'y a aucun soubassement économique à la hausse du marché puisque les emprunteurs sont toujours aussi endettés et que les déséquilibres macroéconomiques sont toujours aussi inquiétants. Au début, on pouvait considérer que le mouvement sur les spreads était une correction après la violente crise de l'automne 2008. Mais, au point où nous sommes, il n'y a plus de justification. Le marché est en équilibre très instable. Or les risques d'accident ne manquent pas : une flambée des matières premières ou des denrées agricoles dont les marchés sont très tendus, la difficulté d'un État à se refinancer, la faillite d'une grande institution, etc. Gare à un brutal retournement ! non peut parler de bulle puisque les investisseurs achètent parce que le marché monte et que le marché monte parce que les investisseurs achètent, avec de l'argent emprunté, in fine, auprès des banques centrales.accummy nulputet volestrud dolore min verilla feu feuPar Maurice de Boisséson, (Octo Finances.)
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