Jeux en ligne  :  le PMU pour un nombre réduit de licences

JeuxPhilippe Germond, le président du PMU, suit de près les discussions à l'assemblée sur l'ouverture à la concurrence des jeux en ligne. À ses yeux, « les fondations de cette loi sont bonnes », déclare-t-il à « La Tribune » en citant le rôle du futur régulateur (Arjel), l'égalité fiscale pour les paris sportifs et hippiques, la redevance pour la filière hippique et le maintien des paris sous la forme mutuelle pour les courses de chevaux. Cela ne l'empêche pas d'avoir plusieurs « sujets de vigilance ».Le premier concerne le nombre de licences qui seront données. « Il ne faut pas que l'on attribue les licences par dizaines, je préférerais une ouverture maîtrisée », explique le dirigeant. Selon lui, « si trop d'autorisations sont attribuées, beaucoup d'intervenants mourront ». Pour lui, il ne faut pas surestimer l'eldorado des jeux en ligne. « Lorsque l'on parle d'un marché de 3 milliards d'euros d'ici à 2012, on parle de mise. Une fois déduits les gains payés aux joueurs, les impôts et les taxes, le chiffre d'affaires des opérateurs [produit brut des jeux, Ndlr] sera ramené autour de 300 millions d'euros. Dans l'hypothèse d'une cinquantaine de licences, cela implique un revenu moyen de 6 millions d'euros par opérateur ! Sur cette somme, il faudra encore financer des campagnes de communication car les parts de marché se prendront dans les premiers mois. »« ambition »Sur la base de ce scénario, des faillites seront inévitables, pénalisant les joueurs qui auront déposé de l'argent pour jouer sur ces sites. « Dans deux à trois ans, il ne restera que quatre ou cinq opérateurs majeurs et le PMU en fera partie », anticipe Philippe Germond en se basant sur la situation des marchés matures pour le jeu en ligne. Il se défend de vouloir protéger le PMU de la concurrence. « Notre ambition, si nous prenons la décision d'élargir notre offre vers les paris sportifs, est de figurer parmi les trois premiers du secteur. Même dans cette optique, cette nouvelle activité ne pèsera pas plus de 5 % à 6 % de nos revenus dans trois ans. » Sur les seuls paris hippiques, le groupe devrait cumuler en 2009 entre 650 et 700 millions de paris en ligne, soit entre 20 % et 30 % de croissance par rapport à 2008.Son autre sujet de préoccupation concerne le combat contre l'illégalité. Après la décision de la Cour européenne de justice qui rejette la reconnaissance mutuelle des licences entre les différents pays européens, « il n'existe plus de zone grise et donc l'État a la possibilité de commencer à agir dès maintenant. J'aimerais bien qu'il le fasse », conclut le dirigeant du PMU. H. D.
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