Pour faire face à l'érosion régulière des ventes de bouteilles de gaz en France, Antargaz n'hésite pas à se lancer dans un métier très différent : la distribution de gaz dans des communes rurales, ce qui passe par la construction de réseaux souterrains d'approvisionnement. Le numéro deux en France du marché du propane signe ce vendredi un contrat avec neuf communes de la Vallée de la Scie (Seine Maritime), ce qui portera à 100 le nombre d'agglomérations qu'il dessert dans l'Hexagone. Si tous les « propaniers » (Butagaz, Totalgaz et autre Primagaz) proposent aux villages ruraux non équipés en gaz naturel de leur construire des réseaux de propane (stocké dans d'énormes citernes), Antargaz est le seul à s'attaquer aussi au marché du gaz naturel. Ce qui lui permet une offre originale. Ainsi, dans la concession signée aujourd'hui (qui couvre 4.000 habitants), les deux communes situées aux portes de la vallée de la Scie seront tout de suite desservies en gaz naturel. En attendant un développement économique du reste de la vallée, qui justifierait d'y faire venir du gaz naturel, les sept autres villages seront d'abord approvisionnés en propane, via des tuyaux qui pourront, le cas échéant, transporter ultérieurement du gaz naturel. Conquérir 600 communes« Sur les 26.000 communes non équipées en gaz, qui accueillent 25 % de la population française, nous avons une cible potentielle de 3.000 villages intéressants par leur densité et leur configuration », explique Antoine Willaume, directeur marketing d'Antargaz, qui a réalisé un chiffre d'affaires de 700 millions d'euros en 2009. « Notre objectif est de conquérir 20 % de ce marché, soit 600 communes, d'ici cinq à dix ans ». Aujourd'hui, 10 des 100 communes desservies par Antargaz sont approvisionnées en gaz naturel. Pour compléter cette activité, Antargaz a reçu en juin 2009 l'agrément nécessaire pour « fournir » du gaz naturel dans toute la France, et donc concurrencer GDF Suez, Direct Energie ou Altergaz dans la simple vente de gaz. Le groupe, ex-filiale d'Elf, désormais contrôlé par l'énergéticien américain UGI, compte « plusieurs centaines de clients, plutôt professionnels », avec une offre de 5 % à 10 % inférieure au tarif régulé. Son autre axe de diversification, pour lutter contre le déclin régulier (de 4 % à 5 % par an) des ventes de propane, réside dans le GPL carburant. « Un marché qui vient de bondir de 50 % ces six derniers mois par rapport au semestre précédent », note Antoine Willaume. « Avec 160 points de vente dans des stations-service de la grande distribution, nous comptons passer de 12 % à 15 % de part de marché dès 2011 », ajoute-t-il.

latribune.fr

07 Oct 2010, 23:32

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