Les étrangers sont friands des emprunts « made in France »

Confrontée à une envolée de ses déficits et de son endettement, la France reste un emprunteur très apprécié sur les marchés financiers. Le secteur public français fait même partie du club, de plus en plus restreint, des détenteurs du fameux AAA des agences de notation, synonyme aux yeux des investisseurs de sécurité absolue, investisseurs étrangers en tête.Dernier test en date, l'Agence France Trésor (AFT) a bouclé, jeudi dernier, ses émissions de dette pour 2009, en plaçant sans difficulté 5,45 milliards d'euros à des échéances comprises entre 2012 et 2029. Sur l'ensemble de 2009, 165 milliards d'euros de dettes supplémentaires à moyen et long terme ont été émises par l'AFT, portant le total de la dette négociable de la France à fin octobre à 1.140 milliards d'euros. Malgré ce net bond, « la crise ne s'est pas accompagnée d'une renationalisation des flux, les non-résidents, à la recherche d'actifs sûrs et liquides, ont au contraire augmenté leur présence sur la dette française », commente un porte-parole de l'AFT.Nombreux atoutsLes étrangers, qui détenaient 30 % de la dette de l'État avant la création de l'euro en 1999, et 60 % avant la crise, sont désormais propriétaires des deux tiers de l'encours total. À titre de comparaison, seulement 40 % de la dette britannique sont détenus par des non-résidents, ses fonds de pension constituant un débouché naturel majeur. Mais par rapport à son voisin britannique, la France dispose d'atouts. « Le pays dispose d'une économie très diversifiée et tournée vers l'export. En outre, il appartient à la zone euro, et son secteur bancaire s'est beaucoup mieux remis de la crise », souligne-t-on chez Standard & Poor's. De quoi séduire les investisseurs étrangers, que les responsables de l'AFT rencontrent régulièrement pour « vendre » la qualité de la signature française. Et il s'agit là d'un enjeu national.L'ultime émission à long terme de 3 milliards d'euros de la Cades, l'organisme chargé depuis 1996 de gérer la dette de la Sécurité sociale et noté AAA, a été placée à seulement 27 % auprès d'investisseurs français, et 21 % ont été acquis par des investisseurs non européens. Une autre agence publique, l'Unedic, avait, elle aussi, profité fin novembre de l'appétit des étrangers pour la dette « made in France ». Créée en 1958 pour gérer le régime d'assurance chômage, elle avait émis la première tranche de son emprunt obligataire de 4 milliards d'euros à 64 % hors de France. Julien Beauvieux
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