« Faurecia vise un résultat net positif en 2010 »

Il y a un an, vous annonciez un plan pour gérer la crise de l'automobile et en sortir renforcé. Avez-vous réussi ?Nous avons réagi rapidement. Faurecia a réalisé 663 millions d'euros d'économies l'an dernier, pour un objectif initial de 600 millions d'euros. Notre marge opérationnelle s'est redressée à 95,6 millions d'euros au second semestre, soit 1,9 % du chiffre d'affaires. Et nous sommes revenus à un flux net de trésorerie équilibré, après avoir consommé 160 millions d'euros de cash sur le premier trimestre. Nous avons renégocié en mars 2009 nos crédits avec nos banquiers. Nous avons certes payé l'argent plus cher, mais le loyer de l'argent rebaissera en 2010. Au printemps dernier, nous avons procédé à une augmentation de capital de 447 millions. Et le marché a suivi. Ce qui nous a permis de lancer pour 208 millions d'euros net d'obligations convertibles en novembre. Nous sommes donc parvenus à sécuriser nos financements. Les objectifs fixés ont donc été atteints ou légèrement dépassés.La reprise du marché vous a aidé...Oui, nos ventes ont redémarré de 13 % en Europe au quatrième trimestre, de 55 % en Chine, de 71 % en Amérique du Sud. En Amérique du Nord, la chute s'est ralentie sur le dernier trimestre à ? 7 %, après un plongeon de 50 % au premier semestre.Comment avez-vous réduit vos coûts ?Nous avons abaissé le point mort de 18 % en 2009, pour un objectif initial de 15 %. Nous avons, pour cela, diminué les effectifs directs de 18 % dans le monde entre juin 2008 et décembre 2009, de 15 % pour les indirects. En France, la baisse est de 20 %, soit 4.000 postes de moins. L'année 2009 a été contrastée à cet égard. Car, les suppressions de postes ont été réalisées avant mars 2009. Depuis, nous avons tendance à réembaucher. Nous avons fermé une quinzaine de sites en un an, surtout aux États-Unis. Faurecia a réalisé partout des économies, de 70 % sur les voyages par exemple, ou de 50 % sur les frais téléphoniques.Pourtant, depuis 2005, vous affichez toujours une perte nette...Nous visons un résultat net positif en 2010.Comment y parviendrez-vous ?Nous prévoyons d'abaisser encore de 5 % notre point mort, soit une baisse de 25 % en deux ans, ce qui nous met en bonne position pour affronter une forte dégradation éventuelle des marchés au second semestre 2010.Comment voyez-vous l'année 2010 ?Au premier semestre, nous prévoyons une croissance supérieure à 15 %, soit + 10 % en Europe, + 15 % en Amérique du Sud, + 30 % en Chine, + 45 % en Amérique du Nord. Pour le second semestre, en revanche, nous n'avons pas de visibilité. En accord avec les organismes de prévision, nous craignons une rechute de 12 %, notamment en Europe. Au total, cela nous ferait un chiffre d'affaires en progression de 4 % sur l'ensemble de l'année.Vous êtes surtout présent en Europe. Quelle est votre stratégie en Chine ?Dans les pays émergents en général, nous avons créé une dynamique. S'ils ne génèrent que 13 % de notre chiffre d'affaires, ces pays représentent déjà 23 % de nos nouveaux contrats. À terme, ils devraient représenter 25 % de notre chiffre d'affaires total. Sur la Chine, nous avons affiché un chiffre d'affaires de 600 millions d'euros, mais nous avons pris pour 2,2 milliards de nouveaux contrats en deux ans. Nous avons notamment établi une grande coentreprise à Changchun. Nous y progressons avec nos clients (Volkswagen, Nissan, Ford, PSA, Hyundai).Vous avez récemment procédé à des acquisitions en Amérique du Nord et en Allemagne, des marchés pour le moins matures...Avec l'américain Emcon Technologies, nous avons renforcé notre activité de contrôle des émissions, dont nous sommes maintenant le leader mondial. Cela nous permet d'entrer sur les marchés des poids lourds et des véhicules industriels. Avec Plastal Allemagne, fournisseur des constructeurs allemands de pièces plastique d'extérieur, des grosses pièces difficiles à transporter et donc à délocaliser, nous devenons le numéro un européen de cette activité. Et nous renforçons notre présence chez les constructeurs de haut de gamme d'outre-Rhin.Le fait d'être contrôlé par un constructeur, en l'occurrence PSA, est-il une faiblesse ou un point fort ?C'est un avantage d'avoir un constructeur dans le capital. Cela rassure nos clients, surtout en période de crise, d'avoir un actionnariat solide d'industriels. La preuve en est que le groupe Volkswagen est notre premier client (25 % de nos ventes), devant PSA (22 %).
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