Les régions dénoncent les incohérences sur l'apprentissage

Après l'annonce par Nicolas Sarkozy, voilà une semaine, du plan de lutte pour l'emploi fondé sur la formation en alternance, Alain Rousset, président (PS) du conseil régional d'Aquitaine et président de l'Association des régions de France (ARF) se montre très critique. Il souhaite « globalement que le président de la République arrête de s'occuper de compétences qu'il fait mal à l'échelle étatique, alors que l'apprentissage ne peut réussir que s'il est décentralisé ». Et d'ajouter « l'apprentissage ne se décrète pas, pas plus que la croissance ». L'association rappelle ainsi que le développement de l'apprentissage dépend de trois facteurs : la demande des entreprises, la demande des jeunes et le nombre de places en Centres de formation des apprentis (CFA). Quant à l'objectif du chef de l'Etat de porter le nombre de jeunes formés en alternance de 600.000 à 800.000, il laisse le président de l'ARF songeur, celui-ci rappelant qu'on en « dénombre aujourd'hui 440.000 ». Le ton est donné par l'ARF qui pointe la contradiction entre un État qui souhaite doper l'alternance tout en éntérinant la suppression, depuis le 1er janvier, des mesures anti-crise. Sont ainsi énumérées la disparition de l'aide à l'embauche d'apprenti de 1.800 euros pour les entreprises de moins de 50 salariés et de l'exonération de cotisations sociales sur les apprentis alors que la crise est loin d'être fini ou bien encore la suppression de l'allocation de formation des chômeurs en fin de droits.« Un message clair »L'ARF rappelle également que dans le cadre de leur compétence, les régions se sont fortement engagées dans les domaines de la formation et de l'apprentissage. Elles ont dépensé pour ces deux volets 5,1 milliards d'euros l'an dernier. Dans ce contexte, demander aux régions de mettre un euro dès que l'État en met un est un « contresens », explique Alain Rousset Celui-ci demande à l'État d'avoir « un message clair » et rappelle que les régions ont depuis quelques années modernisé les centres de formation des apprentis (CFA), augmenté le nombre d'apprentis et travaillé sur la qualité de l'apprentissage pour éviter les décrochages (près d'un apprenti sur quatre quitte le dispositif en raison d'une mauvaise orientation au départ). Sur ces questions, l'ARF souhaite se faire entendre des pouvoirs publics. Notamment sur la réforme de la taxe d'apprentissage. Des discussions sont d'ores et déjà engagées avec Matignon et le ministère de l'ÉEducation nationale, d'autres sont programmées ce mercredi au ministère du Travail.
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