EDF prêt à braver la concurrence sur les barrages français

« Je me réjouis de la mise en concurrence, à condition que nous la gagnions.» En déplacement jeudi dans l'Aveyron, sur l'usine de production hydroélectrique de Montézic, Henri Proglio a clairement averti qu'EDF défendrait chèrement ce qui est encore son pré carré lors de l'ouverture à la concurrence prochaine de certains barrages français. Devant les élus locaux, le PDG d'EDF a souligné « l'importance capitale (pour son groupe) de l'hydraulique, la première des énergies renouvelables, la plus abondante, la plus économique ».Pour la première fois depuis 1919, quelques 5.000 mégawatts de production hydroélectrique (environ 20% du total) doivent être ouverts à la concurrence en France. Le décret fixant les conditions des appels d'offre n'a pas encore été publié, mais ceux-ci devraient « théoriquement » être lancés en 2102, selon Henri Proglio. Compte tenu des dates de fin de concession des ouvrages, 5 vallées - regroupant des installations interdépendantes - exploitées par EDF et 3 par GDF Suez pourraient être concernées par cette première séquence.L'enjeu est d'importance pour EDF - il exploite environ 80 % des capacités hydroélectriques nationales, GDF Suez opérant le reste - qui pourrait faire les frais de la volonté du gouvernement d'ouvrir ce marché. Menace balayée par Henri Proglio : « Nous sommes les plus compétents et les plus performants. Non, nous n'allons pas perdre des concessions, il m'est même venu à l'esprit que nous pourrions gagner des parts de march頻, a assuré le PDG.EDF, « le meilleur exploitant du monde » selon son patron, aura néanmoins fort à faire. Car l'hydraulique français, source d'électricité peu onéreuse, verte, aux installations amorties depuis longtemps, suscite les convoitises. L'allemand E.ON, l'italien Enel, le norvégien Statkraft, ou les opérateurs alternatifs Poweo et Direct Energie ont fait part de leur intérêt. GDF Suez, lui, a annoncé son intention d'accroître ses capacités de production de 50 %.Nouvelle donne Quels que soient les gagnants, les conditions d'exploitation changeront. Aujourd'hui, EDF exploite ses barrages sans contrepartie financière, alors que la Compagnie du Rhône, filiale de GDF-Suez, est assujettie à une redevance de 24 % de son chiffre d'affaires sur ceux qu'elles opèrent. Avec la mise en concurrence, une redevance sera instaurée pour l'exploitation des barrages. Elle sera plafonnée pour que l'argument financier n'occulte pas les autres, une demande notamment portée par EDF. L'État choisira aussi en fonction des aspects environnementaux des offres. Olivier Hensge
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