Nouveau Start pour Obama et Medvedev

Barack Obama et Dimitri Medvedev ont signé jeudi, avec 40 minutes de retard sur l'horaire prévu, le nouveau traité Start réduisant de 30?% les arsenaux d'ogives nucléaires déployées par les deux grandes puissances.La cérémonie a eu lieu à Prague dans l'immense et magnifique salle espagnole du château. Les présidents russe et américain qui avaient prolongé leurs entretiens pour évoquer les ambitions nucléaires iraniennes et la situation au Kirghizistan se sont félicités d'«?une coopération renouvelée qui rend bien des choses possibles?». Obama a déclaré voir dans l'accord «?un simple point de départ vers d'autres négociations sur les arsenaux nucléaires non déployés?». Quant à lui, Medvedev, apparemment très heureux de voir la Russie redevenir un partenaire incontournable des Etats-Unis, a évoqué un dossier non résolu mais pas du tout insolvable : celui d'une forme de bouclier anti-missiles américain en Europe. Dans sa version tchéco-polonaise, le projet de George Bush est enterré. Mais Washington envisage toujours de déployer des intercepteurs de missiles en Roumanie, pour faire face à une éventuelle menace venue du Moyen-Orient. Moscou n'est pas d'accord. Un an tout juste après une visite à Prague lors de laquelle il avait remercié ses hôtes de s'être portés volontaires pour accueillir un radar géant antimissiles, alors qu'il savait déjà que son pays n'avait pas la marge de manoeuvre financière pour mettre en place un tel système, le président américain est revenu pour montrer que la République tchèque comptait à ses yeux. L'Europe centrale inquièteDimitri Medvedev aurait, lui, préféré signé le nouveau Start à Kiev, en terrain neutre. Mais il a accepté de venir dans la capitale d'un pays membre de l'Otan en raison du «?pacifisme?» et de l'inexistence internationale du gouvernement de transition de Jan Fischer qui expédie les affaires courantes depuis près d'un an. C'est le président Vaclav Klaus qui occupe l'espace des relations tchéco-russes. Très proche des milieux d'affaires liés au Kremlin, il a soutenu la Russie dans l'affaire géorgienne. Et se félicite d'avoir, à l'inverse de son prédecesseur Vaclav Havel, « mené une politique d'équilibre entre nos alliés américains et nos amis russes ». C'est un peu ce qui inquiète ici certains médias proches de l'ancienne opposition au régime communiste. L'hebdomadaire «?Respekt?» dit redouter un rapprochement entre Américains et Russes, qui, comme par le passé, donnerait aux seconds les coudées franches en Europe centrale. Pour répondre à ce genre d'inquiétudes, Barack Obama a reçu jeudi soir à l'ambassade américaine onze chefs d'Etats et de gouvernements d'Europe centrale et des Balkans.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.