Le danois Lundbeck va perdre plusieurs brevets

Avenir incertain pour Lundbeck. Le labo pharmaceutique danois, spécialisé dans les maladies du système nerveux central, verra, d'ici cinq ans, plus de 70 % de son chiffre d'affaires (1,8 milliard d'euros en 2009) concurrencé par les génériques. L'Ebixa, contre la maladie d'Alzheimer, perdra son brevet en 2012. Il a rapporté 290 millions d'euros à Lundbeck l'an dernier, soit 16 % des ventes. La même année, le Lexapro, un antidépresseur vendu outre-Atlantique, tombera dans le domaine public. Et en 2014, le Cipralex (vendu aussi sous le nom de Seroplex, 715 millions d'euros), sa version européenne, subira le même sort. Au total, 73 % des revenus sont concernés. Lundbeck dispose certes de deux médicaments plus récents (le Xenazine et le Sabril), mais ils « visent des maladies orphelines, donc des marchés relativement modestes », souligne un expert. Conséquences : entre 2014 et 2015, le chiffre d'affaires de Lundbeck devrait chuter de 12 % et son bénéfice net, de... 45 %, selon les analystes de la Société Généralecute; Générale. Le laboratoire possède pourtant plusieurs produits prometteurs dans son « pipeline » de recherche. Le Nalmefene, contre la dépendance alcoolique, devrait être présenté l'an prochain aux autorités de santé. « C'est un traitement novateur car il limite l'appétence pour l'alcool, dans une pathologie où le sevrage est quasi-impossible », souligne Marie-Laure Pochon, directrice générale de Lundbeck France. Deux autres produits, contre les accidents vasculaires cérébraux et la dépression, sont prévus pour soumission en 2012. Mais en matière de recherche médicale, rien n'est jamais acquis : Lundbeck a arrêté depuis 2008 deux molécules en phase III, la dernière avant commercialisation, « pour des problèmes d'efficacit頻. Quant au Serdolect, un traitement contre la schizophrénie retoqué par la FDA, l'autorité sanitaire américaine, l'an dernier, « on nous a fait comprendre qu'il ne fallait plus compter dessus », indique un analyste. Seule solution pour Lundbeck : opter pour la croissance externe, comme avec l'américain Ovation, fabricant du Tranxène, racheté l'an dernier. « Je ne serais pas étonné que Lundbeck annonce un partenariat d'ici la fin de l'année », note un expert. Audrey Tonnelie
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