Emirates passe une commande record d'Airbus A380

Emirates et Airbus ont frappé un grand coup mardi au salon aéronautique de Berlin. Vierge de toute commande d'A380 depuis un an, l'avionneur européen a signé le plus gros contrat jamais enregistré pour son avion géant depuis le lancement du programme, fin 2000. Il l'a fait avec Emirates, son meilleur client depuis dix ans. La compagnie de Dubaî avait déjà signé, en 2000, le plus gros contrat d'A380 - pour 20 unités - mais surtout, en 2007, la plus grosse commande jamais signée dans toute l'histoire d'Airbus -22 milliards de dollars-.Cette fois, Emirates a commandé ferme 32 exemplaires de d'A380, un contrat de 11,5 milliards de dollars au prix catalogue. Cela porte à 90 le nombre d'A380 commandés par Emirates, soit près de 40 % du carnet de commandes qui s'élève à 234 unités. Et ce n'est pas fini. Selon des sources industrielles, le plan de flotte à long terme d'Emirates s'élève à 120 Airbus A380. Des chiffres qui donnent le tournis au regard des 150 gros-porteurs qui composent aujourd'hui la flotte de la compagnie, auxquels s'ajoutent près de 180 unités en commande. De quoi permettre à Emirates de prendre, à terme, le leadership mondial du transport aerien. Pour EADS et sa filiale Airbus, c'est une très belle commande. Surtout que, selon des sources internes, le prix n'a pas été cassé. Pour autant, chez EADS, on ne croit pas à un effet boule de neige sur des prochaines ventes d'A380, ni à un redémarrage des commandes malgré les 20 avions commandés par TAM mercredi : quinze A320 et cinq A350, un appareil toujours attendu pour fin 2011 début 2012. « Airbus verra à ce moment l'état du marché et, pour l'A380, les compagnies aériennes leader ne pourront pas y échapper à cause notamment de la saturation des aeroports », explique-t-on chez EADS. Faire entrer le cashSurtout le contrat Emirates intervient alors que « le programme A380 se trouve à un moment de basculement », selon le president d'EADS, Louis Gallois, qui le juge « suffisamment maîtrisé ». Airbus reprend en effet le contrôle de la production. 20 livraisons sont prévues en 2010 et plus en 2011. Et pour la premiere fois en trois ans, les coûts sont conformes aux prévisions. Pour le groupe, il faut donc désormais s'attaquer à la baisse des coûts pour que, à partir de 2014-2015, cet avion atteigne enfin le point mort marginal, c'est-à-dire qu'il fasse entrer du cash et ait un impact postif sur l'Ebit. La chute de l'euro par rapport au dollar pourrait accélérer le calendrier, même si, à cause des couvertures de change, les effets bénéfiques n'interviendront pas avant 2013. Ce n'est qu'à ce moment-là que la fameuse de phrase de Louis Gallois - « une appréciation de 10 centimes de l'euro par rapport au dollar a un impact négatif de 1 milliard d'euros sur l'Ebit » - s'inversera et fera au contraire gagner un milliard. Pour autant, EADS continue de se couvrir. n
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