Pour Fitch Ratings, la régulation ne modifiera pas radicalement la notation

«Une bonne partie de la nouvelle réglementation aux Etats-Unis ou en Europe est une bonne chose», a pointé mercredi Paul Taylor, le président de l'agence de notation Fitch Ratings, présent à Paris. Il y voit une amélioration des process et de la transparence. Mais lorsqu'il s'agit de responsabilité en cas d'erreurs de notation, l'avis est naturellement moins favorable : «c'est un peu injuste». Aux Etats-Unis, la réforme de la régulation, sur le point d'être définitivement votée par le Sénat, autorise les investisseurs à poursuivre une agence en cas d'erreur. Paul Riley espère que l'Europe ne suivra pas le même chemin. Le projet de loi adopté par les députés français mi-juin va toutefois en ce sens. Les autorités se veulent aussi moins dépendantes des évaluations des agences.Conséquence immédiate, Standard & Poor's menace de dégrader la note à court terme de Moody's au motif d'une augmentation du risque de poursuites judiciaires et d'une érosion potentielle des marges. Paul Taylor n'est pas d'accord. Certes, les agences seront amenées à provisionner cette responsabilité nouvelle. Ce qui aura un effet sur les marges. Mais cela «ne modifie pas radicalement le métier». Fitch Ratings reconnaît volontiers ses erreurs passées, sur l'immobilier résidentiel américain ou les CDO. Mais s'agissant de la note de la Grèce, dégradée à trois reprises depuis octobre 2009 jusqu'au dernier échelon de la catégorie investissement, l'agence n'estime ne pas avoir eu tort, ni avoir suivi le marché. «Nous n'avons pas vocation à devancer le marché, mais simplement à donner des évaluations», insiste David Riley, directeur exécutif en charge des risques souverains. Certains responsables européens souhaiteraient une agence européenne ou que la BCE développe son propre système de notation pour les pays de la zone euro ? «Nous sommes de grands partisans de la concurrence», a affirmé Marc Ladreit de Lacharrière, le président de Fimalac (actionnaire à 60% de Fitch Ratings) qui refuse l'amalgame entre les agences. Au final, « les investisseurs sont les arbitres». La zone euro étant structurellement emprunteuse hors de ses frontières, il lui semble important qu'ils aient l'avis des agences de notation. C. FR.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.