La City s'oppose à Bruxelles sur les bonus et la supervision financière

Londres met la pression sur Bruxelles. Nick Anstee, le « Lord Mayor » de la City, plus haut représentant de la place financière londonienne, a rencontré ce jeudi Michel Barnier, le commissaire européen en charge des services financiers.Deux dossiers épineux en particulier ont été soulevés. Le premier concerne l'encadrement des bonus, qui vient d'être voté par le parlement européen ce mercredi, limitant la partie payée en liquide la première année entre 20 % et 30 % de la somme totale. Si la directive est désormais entérinée, la lutte va continuer concernant son adaptation dans chaque pays. En particulier, la question est de savoir si les hedge funds peuvent être concernés. Arlene McCarthy, la rapporteur de la directive au parlement européen, estime que cela devrait concerner une partie d'entre eux. Faux, réplique Nick Anstee. « Nos discussions initiales avec le Trésor britannique indiquent que la FSA (le régulateur britannique, Ndlr) n'étendra pas ces règles aux hedge funds et aux gérants de fonds. » La FSA de son côté refuse de son prononcer, soulignant simplement qu'elle ne « cherche pas d'exemption ».Le deuxième point de frottement entre Londres et Bruxelles concerne la directive en préparation sur la création d'un régulateur financier européen. Le parlement européen souhaite que le futur régulateur ait un pouvoir de contrôle sur les régulateurs nationaux. Députés « taclés »Pas question, réplique la City, qui demande que l'instance européenne soit limitée à de la coordination. « Seules la FSA et la banque d'Angleterre peuvent prendre en compte nos circonstances politiques et économiques uniques », assène Nick Anstee. Avant d'ajouter : « J'attends des changements significatifs avant que cette proposition ne passe. » Mais il s'inquiète de la date butoir (qui prévoit que la nouvelle régulation européenne soit en place le 1er janvier 2011), qu'il juge trop serrée. « Nous risquons de négliger le sérieux du débat afin de trouver une solution rapide. »Il en profite enfin pour « tacler » les députés européens qui parlent déjà de l'emplacement de la future structure de régulation. Sylvie Goulard, députée européenne, rapporteur de cette directive, suggère notamment que tout soit centralisé à Francfort. Nick Anstee réplique sèchement : « L'emplacement de ces instances de supervision importe peu - la City restera de toute façon la capitale financière européenne. Mais des politiciens européens veulent diminuer l'importance de notre Place et cette proposition, politiquement motivée et guère subtile, reflète cela. »
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