L'intégrale des Beatles donne de l'air au CD

MusiqueYesterday? 1967. Quatre garçons dans le vent s'enfermaient au studio Abbey Road d'EMI à Londres et en ressortaient cinq mois plus tard avec Sergent Pepper. Neuvième album le plus vendu au monde de tous les temps (32 millions). Car la jeunesse occidentale de l'époque, un an avant la vague rebelle de 1968, consacrait encore une partie de son argent de poche à acheter des disques, qu'elle écoutait en mono.Aujourd'hui? l'?uvre intégrale des Beatles arrive dans les bacs, avec un son dépoussiéré, regonflé, restitué dans son origine par des ingénieurs du son enfermés pendant quatre ans au studio Abbey Road. Treize albums, vendus en coffret ou à la carte, avec pochette d'origine. De quoi combler les puristes insatisfaits de la qualité du transfert du vinyle au CD depuis 1987. Le marketing de la nostalgie va jusqu'à vendre plus cher (autour de 255 euros) le coffret mono que celui en stéréo (215 euros). Amazon États-Unis annonce déjà que les 10.000 exemplaires du coffret mono prévus pour le marché américain sont précommandés. Apple Corps, la société qui gère les intérêts des ex-Beatles, et EMI ont remis en route sa fabrication.un marché en chute libreAprès Michael Jackson, dont le décès a été suivi de la réédition de plusieurs de ses albums cet été, l'opération « Beatles Remasters » devrait contribuer à soutenir en fin d'année un marché du CD en plein marasme, qui a encore perdu 15 % de sa valeur en 2008 dans le monde (et 31 % aux États-Unis). Mais elle démontre aussi que l'album devient objet de collection, édité de façon événementielle, et de moins en moins un mode de consommation courant de la musique. Si les coffrets d'?uvre intégrale peuvent trouver leur public pour les deux plus gros vendeurs de disques au monde de l'histoire du CD, respectivement 330 millions pour les Beatles (et plus de 1 milliard de vinyles et cassettes) et 203 millions pour Michael Jackson, les artistes encore en activité se détournent de l'album. Cet été, le groupe Radiohead a annoncé qu'il renonçait à en produire, préférant désormais la mise en ligne de mini-albums (dits EP) de 4 ou 5 titres à la fois. Une évolution qui correspond aux usages de l'achat de musique en ligne, qui représente désormais plus de 20 % des ventes mondiales de musique enregistrée. « Les gens achètent en ligne 3 titres par album en moyenne », note Denis Ladegaillerie, patron de Believe, label qui distribue exclusivement ses artistes en ligne.Mais picorer l'?uvre des Beatles en ligne reste pour l'heure impossible. Longtemps en conflit avec le fabricant informatique Apple, le représentant des Beatles Apple Corps a fini par conclure un accord pour l'utilisation de la marque Apple. Mais les négociations pour la mise à disposition du catalogue Beatles sur iTunes, la boutique de vente de musique d'Apple, durent encore. La presse américaine espère une annonce imminente.en jeu vidéoEn attendant, c'est par le jeu vidéo que les plus jeunes générations pourraient devenir fans des Beatles. Aujourd'hui, sort la version Beatles du jeu Rock Band (voir ci-contre). Les possesseurs de console Xbox seront ainsi les premiers à pouvoir télécharger un morceau des Beatles, « All you need is love ». D'autres titres pourraient suivre. Isabelle Repiton
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