La France perd encore son match contre l'Allemagne

Certes, les exportations allemandes ont légèrement reculé en juillet (? 1,5 %), n'entraînant qu'une hausse « limitée » de 200 millions d'euros de l'excédent commercial. Celui-ci s'est élevé à 12,7 milliards d'euros, un score légèrement inférieur à celui parié par les prévisions des économistes (12,9 milliards d'euros). Mais cette « contre-performance » fait envie sur l'autre rive du Rhin. En effet, au cours de la même période, le déficit commercial français s'est creusé de 400 millions pour s'élever à 4,2 milliards selon les Douanes.Gel des salairesComment expliquer cet écart de performance alors que la structure du commerce extérieur des deux pays est très proche puisque les deux tiers des échanges commerciaux de la France et de l'Allemagne se font avec leurs voisins européens ? Plusieurs raisons peuvent être avancées. Alors que les deux pays rivalisaient sur l'échiquier mondial depuis la réunification, l'Allemagne a distancé la France à partir de 2004 lorsque ses entreprises ont quasiment gelé les salaires de leurs employés pour améliorer leur compétitivité prix, brisant de ce fait la consommation intérieure allemande. Résultat, les débouchés des exportateurs français se sont considérablement réduits. Pour mémoire, l'Allemagne, qui accueille environ 15 % de nos exportations est notre principal partenaire commercial dans le monde. Alexander Law chez Xerfi avance une deuxième explication. « Les entreprises allemandes ont fait le choix d'externaliser une partie de leurs besoins, mais ont conservé leurs usines sur le sol allemand. Elles s'approvisionnent en très grande partie dans les pays d'Europe centrale et orientale [Peco], leur chasse gardée. Leurs concurrentes françaises ont fait un choix différent en délocalisant une partie importante de leur production en Europe », observe l'économiste, s'appuyant notamment sur le cas de l'automobile.Enfin, troisième raison de cette forte divergence entre les deux pays, le succès allemand à l'export s'explique également par la spécialisation très pointue des industries germaniques. « L'Allemagne est à l'industrie ce que la France est au luxe. Un exemple, l'hégémonie de la Chine dans la filière textile repose sur la technologie allemande », poursuit l'économiste. Fabien Piliu
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