Les exportations allemandes reprennent des couleurs

ConjonctureLe moteur principal de l'économie allemande repart. Hier, l'Office fédéral des statistiques a annoncé que les exportations allemandes avaient progressé en juillet, pour le troisième mois consécutif, de 2,3 %, à 68,4 milliards d'euros. Et comme les importations sont restées stables, l'excédent commercial allemand a quasiment retrouvé, à 13,9 milliards d'euros, son niveau de juillet 2008 et affiche une hausse de 15 % par rapport à juin 2009. Quand on sait le poids du commerce extérieur dans l'économie d'outre-Rhin, il s'agit d'une excellente nouvelle. « Pendant six mois, ce qui avait pénalisé l'économie allemande, c'était avant tout l'absence totale d'échanges », remarque Guillaume Menuet, économiste chez Bank of America Merrill Lynch. La situation s'inverse désormais et l'élargissement de l'excédent commercial devrait accélérer la reprise de la croissance allemande engagée au deuxième trimestre. Il faudra pourtant être patient. « Pour le moment, les exportateurs allemands ont encore largement recours au déstockage », constate Guillaume Menuet. Hier, le chiffre de la production industrielle, en recul de 0,9 %, est venu le rappeler. « La tendance lourde de la production industrielle reste haussière, mais c'est cependant seulement avec la stabilisation du taux d'utilisation des capacités de production que l'on sera dans une véritable phase de reprise », affirme l'économiste.un signe encourageantMais ce chiffre est également un signe encourageant pour l'économie mondiale et une bonne nouvelle pour celle de la zone euro. « La spécialisation allemande en biens d'investissement permet de supposer une nette reprise de la demande mondiale, notamment en Asie », estime Guillaume Menuet. Et de fait, depuis mai, les exportations en direction de l'UE ont progressé de 11,6 %, mais celles vers des « pays tiers » sont en hausse de 27,5 %. Pour la zone euro, la reprise des exportations allemandes pourrait aussi être un moteur. « Pour exporter, les entreprises allemandes doivent d'abord importer et parfois depuis la zone euro », rappelle Guillaume Menuet. Les importations en provenance de la zone euro sont d'ailleurs en hausse de 12,7 % sur trois mois contre 11 % depuis des « pays tiers ». Mais évidemment, l'effet ne sera vraiment palpable dans le reste de la zone euro que lorsque l'effet d'entraînement des exportations permettra la fin du déstockage.
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