Les crédits de Matignon manquent de transparence

Le projet de loi de finances (PLF) pour 2011 sera celui de la rigueur, a promis le gouvernement, dont l'objectif est de diminuer le déficit public de 7,7 % du PIB en 2010 à 6 % en 2011. L'Etat lui-même est sommé réduire son train de vie. Lundi, les sénateurs, qui examinent le projet de budget en commission, ont ainsi passé au crible les crédits alloués à la mission « Direction de l'action du gouvernement », en d'autres termes les crédits des entités budgétaires rattachées aux services du Premier ministre. Premier sujet sensible, les budgets des cabinets ministériels. « Pour utiliser une litote, nous avons de la peine à obtenir des informations exhaustives », a souligné le rapporteur spécial de la mission, Jean-Pierre Brard (Gauche démocrate et républicaine). Le document budgétaire annexé au PLF est « à peu près sans aucun intérêt pour appréhender les rémunérations des personnels », a-t-il indiqué. Le document ne fournit en effet d'indications que sur les personnels détachés et recrutés sur contrat, soit 71 personnes seulement sur les 498 agents des cabinets ministériels. Henri de Raincourt, ministre chargé des Relations avec le Parlement (UMP), a reconnu le caractère incomplet du document et promis une « information encore améliorée ». Mais pour... le PLF 2012.Le sénateur René Dosière (apparenté socialiste) s'est de son côté interrogé sur le parc automobile, dont les crédits passeront de 1,5 million d'euros environ en 2010 à presque 2 millions en 2011, soit une hausse de plus de 30 %. D'après le budget, la location de véhicules augmente, les frais de taxis également, tandis que les crédits alloués à l'entretien des véhicules diminuent. Pour Henri de Raincourt, cette augmentation s'explique par un recours plus important à des « moyens externes ». En d'autres termes, il faudrait regarder de plus près les avantages et inconvénients respectifs de la location et de l'achat...La Halde montrée du doigtLa Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité) et son loyer très excessif (1,8 million d'euros annuel, soit 15 % de son budget, pour 2.000 mètres carrés en plein 9e arrondissement de Paris) a enfin été l'objet de toutes les critiques. S'il est question de déménager la Halde avenue de Ségur, ce changement n'aura pas lieu avant 2015, a souligné le député Richard Maillé (UMP), soit un an après la fin du bail actuel, qu'il faudra donc probablement prolonger. Sara Sampaio
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