Man Group parie sur les fonds réglementés pour se relancer

L'hémorragie est finie chez Man Group. Après avoir vu ses encours fondre de 79 milliards de dollars en juin 2008 à 43 milliards de dollars douze mois plus tard, la société de hedge funds a réussi à se stabiliser. Sur le deuxième trimestre de son exercice (de juillet à septembre), Man Group a même réussi une ? très légère ? augmentation de ses encours, à 44 milliards. « Nous nous attendons à les voir progresser à l'avenir », confie, dans une interview à « La Tribune », Peter Clarke, son directeur général.La chute des encours s'est naturellement accompagnée d'un recul des bénéfices du groupe. Avant impôts, ceux-ci étaient en recul de 60 % au premier semestre de son exercice, à 292 millions de dollars.La stabilisation de Man Group est d'abord un effet logique du retour au calme des marchés financiers. Les investisseurs privés (c'est-à-dire les riches particuliers), notamment en Asie où la société est très présente, sont revenus. Quant aux institutionnels, ils ne sont pour l'instant pas au rendez-vous, mais Peter Clarke assure que ce n'est qu'un délai administratif. Beaucoup ont passé commande, mais leur « due diligence » est en cours. « Leur arrivée se fera sentir dans un ou deux trimestres », affirme-t-il.Le directeur de Man Group estime aussi que son positionnement sur les produits « onshore » a aidé à renforcer la confiance des investisseurs. Man Group a lancé de nouveaux fonds enregistrés et régulés dans les pays où se trouvent les investisseurs (Europe, Canada, Taiwan?), plutôt que dans de lointains paradis fiscaux. « En réaction à la crise, les investisseurs veulent plus de sécurité. »C'est dans la même logique de transparence que la société renforce sa présence dans les « comptes gérés » (managed accounts). Ce système permet à un investisseur de laisser la gestion du portefeuille à Man Group, mais sans lui transférer l'argent. Le scandale Madoff, et la faillite de Lehman Brothers ont rendu les investisseurs prudents sur qui détient leur argent. mauvaise performance« Il y a entre 30 et 50 milliards de dollars de ?managed accounts? au monde, estime Peter Clarke. C'est petit, mais nous en possédons à nous seuls 6 milliards, et nous pensons que cela va se développer. » Dans ce cadre, Man Group vient de signer un partenariat avec Credit Suisse pour associer les « managed accounts » du premier avec un certain nombre de services du second (amélioration de la liquidité, protection du capital initial?).Pour autant, Man Group n'en a pas fini avec les problèmes. Son principal fonds, AHL, où se trouve près de la moitié de ses encours, enregistre une très mauvaise performance cette année, en recul de presque 15 %. « Pour être plus positifs sur Man Group, nous devons d'abord voir la preuve que cela s'arrête, estiment les analystes de Citigroup. Sinon, les ventes aux investisseurs privés, qui sont la principale source de profitabilité du groupe, ne pourront probablement pas augmenter fortement. »Éric Albert, à Londressociété de gestio
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