Arianespace confirme sa domination sur le lancement

espaceÀ quelques heures du dernier lancement de l'année, le PDG d'Arianespace, Jean-Yves Le Gall, est comme un joueur de poker qui mise tout pour remporter la partie dans la dernière manche. Sûr de son jeu, mais avec le stress d'un échec toujours possible? Ce qui mettrait toute l'industrie spatiale européenne dans une situation très inconfortable au moment où la crise va sûrement amener les États à réduire leurs dépenses? et leurs budgets pour l'espace.dix contratsS'il y a échec, il ne devra pas occulter la bonne année d'Arianespace. Depuis plusieurs années, Jean-Yves Le Gall a habitué ses clients à dominer le marché mondial des services de lancement. Une fois encore, il n'a pas déçu dans un contexte rendu « difficile » par la raréfaction des nouveaux contrats, explique le PDG à « La Tribune ». Sur 21 contrats attribués ou réattribués en 2009, Arianespace en a totalisé dix, son concurrent russo-américain International Launch Services (ILS, avec sa fusée Proton) dix, et le chinois Longue Marche, un. Mais, souligne-t-il, « si on ne prend que les nouveaux contrats [13, contre 18 en 2008, Ndlr], nous en avons engrangé huit, ILS quatre et Longue Marche un ». ILS a profité de la défection du lanceur russo-américain Sea Launch (Zenith), placé sous chapitre 11, en récupérant ses contrats. Arianespace totalise donc plus de 50 % du marché malgré la rupture de contrat de Gazprom, pour qui il devait lancer deux satellites de télécoms (Yamal 401 et Yamal 402). Jean-Yves Le Gall pourrait même augmenter sa part de marché d'ici à la fin de l'année si « deux à trois prospects » se décident. Parmi lesquels les satellites Galileo (8, 14 ou 22 selon la taille de la constellation) de l'Agence spatiale européenne.Arianespace a aussi réussi en 2009 six lancements. Peut-être sept dès ce mercredi avec le lanceur Ariane 5 GS, qui doit mettre en orbite un satellite d'observation militaire Helios 2B. Ce serait alors le 35e succès d'affilée d'Arianespace qui pourrait « dépasser le milliard de chiffre d'affaires avec un résultat à l'équilibre ».De quoi redynamiser les équipes à l'aube d'une année 2010 où Arianespace devra lutter contre un dollar faible et un rouble en chute libre face à la devise verte. Ce qui avantage Proton. « Nous avons des prix de 20 % à 30 % plus chers que notre rival, note le PDG. Mais nous avons la signature Arianespace. » Le groupe peut aussi s'appuyer sur un confortable carnet de commandes pour Ariane (28 satellites de télécoms, 7 institutionnels et 6 ATV) et pour Soyuz (11), qui devrait voler pour la première fois à Kourou mi-2010.Michel Cabirol, à Kourou
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