Une nouvelle génération de traitements pour l'hépatite C

harmacie« En 2012, les nouveaux traitements contre l'hépatite C devraient permettre de guérir les trois quarts des patients atteints d'hépatite C, contre la moitié aujourd'hui », s'enthousiasme le professeur Daniel Dhumeaux, président du comité stratégique du programme hépatites virales mis en place par le ministère de la Santé.L'hépatite C, qui touche environ 200.000 personnes en France ? contre 100.000 pour le VIH ? représente, au-delà de la souffrance des malades, un coût particulièrement lourd pour le système de santé. « Il faut compter 8.000 euros pour traiter un patient durant six mois et 12.000 pour un traitement d'un an », indique Arnaud Bedin, directeur médico-économique chez Janssen-Cilag, filiale du laboratoire américain Johnson & Johnson. Mais le vrai problème est ailleurs : « Les traitements actuels [qui associent les molécules interféron et ribavirine, Ndlr] ne sont efficaces que dans 50 % des cas », souligne le Pr Dhumeaux. Or, l'hépatite C est une maladie chronique. Autrement dit, un patient sur deux, non guéri, sera ensuite à la charge du système de santé pendant plusieurs années, voire plusieurs décennies, via des pathologies associées (diabète, difficultés psychiatriques, cancers).« confiant mais prudent »Cet enjeu médico-économique, ajouté à l'absence de vaccin (contrairement à l'hépatite B), explique l'engouement des laboratoires pharmaceutiques. Deux d'entre eux tiennent la corde en matière de nouveaux traitements : Janssen-Cilag (molécule telaprevir) et l'américain Schering-Plough (boceprevir). Ce dernier est déjà fabricant, tout comme le suisse Roche, de l'un des deux médicaments qui composent le traitement actuel, l'Interféron pégylé. Quant à Janssen, il se veut « confiant mais prudent ». « Nous réalisons des essais de phase III [la dernière avant la commercialisation, Ndlr] dont nous espérons publier les résultats à la fin 2010. S'ils sont concluants, la commercialisation pourrait débuter en 2012, d'abord aux États-Unis puis en Europe », explique Arnaud Bedin. Sans être de futurs blockbusters ? plus de 1 milliard d'euros de ventes ? ces produits généreront vraisemblablement de confortables revenus. « Pour ce type d'innovation, si l'efficacité est démontrée, le payeur instaure un prix élevé. C'est un surcoût à court terme mais une économie future au regard du nombre de malades chroniques évités », explique Gérard de Pouvourville, économiste de la santé. En attendant, le coût du traitement devrait mécaniquement baisser avec l'arrivée cette année, sur le marché français, de génériques de la ribavirine, fabriqués par le laboratoire israélien Teva. AUDREY TONNELIER
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