Dans une impasse politique, Obama fait un pas vers les milieux d'affaires

S'il s'est aliéné durablement son propre camp en acceptant de prolonger les faveurs fiscales accordées sous l'ère Bush aux « riches et aux super riches », le président américain Barack Obama a, a contrario, envoyé un signal rassurant aux milieux d'affaires outre-Atlantique. Méfiants, voire franchement hostiles, depuis la réforme de la régulation financière et les diatribes à l'encontre de Wall Street, les patrons américains ont été une composante essentielle de la défaite des démocrates lors des dernières élections. Dans une impasse politique aujourd'hui, Obama sait qu'il doit opter pour ce que les Américains appellent un « business-friendly agenda ». À la clé : comment créer des emplois pour 15 millions de chômeurs. C'est dans cette perspective qu'il a rencontré plusieurs grands patrons mardi soir, parmi lesquels Michael Duke (Wal-Mart) Alan Lafley (ex-Procter & Gamble) ou encore Steven Reinemund (ex-PepsiCo), sollicitant leur avis. Plusieurs rencontres de ce type sont attendues dans les prochaines semaines. Une nouvelle accueillie favorablement par les milieux d'affaires « à condition que cela ne soit pas qu'une manoeuvre politique mais réellement une discussion de fond, » ont-ils prévenu.Dans l'immédiat, ils considèrent que ces mesures fiscales sont une première étape de nature à provoquer un léger électrochoc stimulant pour l'économie américaine. Tout du moins pour l'année prochaine. Estimé à 900 milliards de dollars sur deux ans et financé en grande partie grâce au déficit public (lire ci-contre), ce package fiscal devrait, selon le centre de prévision de Moody's, permettre au chômage de passer en deçà de la barre des 9 % en 2011. Déficits budgétaires« Les démocrates ont passé le plus clair de l'année dernière à poursuivre des objectifs de long terme avec la réforme de la santé et la régulation financière, pariant sur une reprise économique », explique le New York Times. « Mais le contexte étant plus qu'incertain, ils misent finalement sur la création d'emplois, à très court terme. » Même les experts de Goldman Sachs, peu amènes à l'égard de l'administration Obama, ont qualifié ces mesures de « significativement positives » anticipant une croissance entre 2,5 et 3,5 %. Mais la dépendance économique des Etats-Unis, en particulier à l'égard de la Chine et les possibles ravages liés aux déficits budgétaires, préoccupent grandement la classe politique. Et partant, laissent augurer d'une rentrée parlementaire agitée.
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