Aux États-Unis, le crédit à la consommation est toujours en berne

créditEn dépit de la reprise qui s'amorce aux États-Unis, le crédit à la consommation demeure déprimé. Selon la Réserve fédérale (Fed), les crédits accordés aux particuliers ? sans tenir compte des prêts immobiliers ? se sont réduits de 3,51 milliards de dollars en octobre, soit moins que le repli de 9,5 milliards anticipé par Wall Street. Mais il s'agit du neuvième mois consécutif de recul du crédit à la consommation, une première dans les annales de la banque centrale qui recueille ces données depuis 1943. Par rapport à septembre, son encours s'est contracté de 1,69 % à 2.480 milliards de dollars.Le président de la Fed, Ben Bernanke, constate que les vannes du « crédit demeurent serrées pour de nombreux emprunteurs ». Les banques rechignent : en octobre, 34 % des établissements interrogés ont indiqué avoir réduit les lignes de crédit de leurs détenteurs de cartes. De leur côté, les ménages américains, dont le patrimoine a fondu de 11.000 milliards de dollars depuis la fin 2007 et dont l'endettement atteint 129 % du revenu, sont nettement moins demandeurs. Seules 9,4 % des banques sondées par la Fed notent que la demande en crédit à la consommation s'est raffermie en octobre.Résultat, l'encours des crédits renouvelables, notamment obtenus grâce à une carte de crédit, a baissé de 9,3 % en octobre pour le treizième mois, une situation là aussi inédite. Les crédits non renouvelables, qui représentent près des deux tiers du total, se sont en revanche appréciés de 2,6 %, un rebond imputé à la fin de la « prime à la casse » dans l'automobile.En octobre, JP Morgan Chase, le premier prêteur sur cartes de crédit, Capital One et Discover Financial ont fait état de taux de créances douteuses sur les paiements de cartes le plus élevé de 2009. Ce taux, défini aux États-Unis par un retard de paiement portant sur soixante jours, est « à nouveau orienté à la hausse et va regagner des sommets au début 2010 », prévient Michael Dean, directeur exécutif de l'agence Fitch Ratings, selon laquelle il a atteint 4,41 % en octobre, se rapprochant du record de 4,45 % de juin.Selon un rapport des Pew Charitable Trusts, les détenteurs de cartes de crédit n'ont pas bénéficié de la baisse des taux de la Fed. Au contraire, alors que la réforme sur les cartes promulguée par Barack Obama doit entrer en vigueur en février, les banques se sont empressées d'augmenter les taux et les commissions qu'elles appliquent : le nombre d'établissements s'étant arrogé le droit de changer leurs taux d'intérêt « à tout moment » a bondi de 93 % à 99,7 %. Bank of America a augmenté ses taux sur certaines de ses cartes de 14,99 % à 18,24 %. Certaines banques comme Fifth Third Bancorp imposent même des pénalités aux clients qui n'emploient plus leur carte de crédit ! Éric Chalmet, à New Yorkl'encours des crédits notamment obtenus grâce à une carte de crédit, a baissé de 9,3 % en octobre.
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