Scission sans enjeu

chronique de la volatilitéFaut-il attendre beaucoup de la présentation officielle des modalités de scission des activités hôtellerie et services prépayés du groupe Accor ? Visiblement, les investisseurs anticipent davantage une annonce à court terme qu'en 2010. En effet, non seulement l'action Accor a surperformé ses pairs depuis l'annonce du projet de scission de ses deux métiers, mais les marchés dérivés soulignent également un engouement plus fort sur les options d'échéance rapprochée. En effet, la volatilité implicite de l'action est plus élevée sur les options d'échéances décembre 2009 et janvier 2010 que sur les options d'échéances plus lointaines. Elle s'établit à 35,6 % à horizon un mois, nettement au-dessus de sa moyenne d'avant la faillite de Lehman Brothers (31,5 %). L'analyse de cette courbe à terme des volatilités implicites suggère d'ailleurs que les modalités de scission sont logiquement davantage attendues (volatilité implicite plus élevée) par les marchés que la publication du chiffre d'affaires annuel prévue pour le 19 janvier 2010, soit quatre jours après l'expiration des options d'échéance janvier. Néanmoins, les analystes d'Exane BNP Paribas considèrent que la date de cette annonce ne changera rien à leur scénario d'investissement et qu'une séparation des activités ne devrait pas être effective a priori avant l'été 2010. Et cette scission ne serait pas en elle-même créatrice de valeur pour l'actionnaire. Certes, elle pourrait mettre en lumière les faiblesses de l'activité hôtellerie et par conséquent accélérer sa restructuration. En revanche, à plus long terme, l'activité services prépayés (Ticket Restaurant, etc.) conserve un potentiel de développement élevé que la scission devrait amplifier. Mais la valorisation de l'action par la somme des parties calculée par les analystes, en retenant un multiple plus élevé sur l'activité hôtellerie (ratio VE/Ebit de 28,4 fois) après scission, s'établit à 36 euros. C'est moins que le cours actuel ! nla scission des activités hôtellerie et services prépayés du groupe Accor ne serait pas en elle-même créatrice de valeur pour l'actionnaire.Par Laurent Roussel, directeur adjoint de la recherche chez Exane Derivatives.
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