Un déficit de 150 milliards d'euros se profile pour le budget de l'État en 2009

comptes publicsPlus de 150 milliards d'euros, soit près de 1.000 milliards de francs ! C'est le record inédit que le déficit budgétaire pourrait atteindre d'ici à décembre si les recettes et les dépenses de l'État continuent d'évoluer au même rythme qu'aujourd'hui. Le symbole est fort, surtout pour ceux qui continuent consciemment ou inconsciemment à convertir en francs les montants aujourd'hui exprimés en euros. Pourquoi un tel pronostic, alors que le gouvernement table officiellement sur 141 milliards de déficit ? Parce que, au 31 octobre 2009, le solde général d'exécution du budget de la France affichait déjà un déficit de 134,8 milliards d'euros selon les services d'Éric Woerth, le ministre du Budget. Celui-ci s'élevait à 60,7 milliards un an plus tôt, ce qui représente un bond de plus de 122 % en douze mois ! À titre de comparaison, la récession enregistrée en 1993 s'était soldée par un déficit budgétaire deux fois moins important (71,6 milliards).Une règle d'orComment en est-on arrivé là ? La crise économique a fait des ravages sur les comptes publics. D'une part, elle a nécessité un effort financier inédit de la part de l'État pour éviter à la récession de se prolonger au-delà du premier trimestre. Selon le ministère du Budget, le coût des mesures contenues dans le plan de relance s'élevait à 31,3 milliards sur les dix premiers mois de l'année. Au total, les dépenses de l'État ont augmenté de 3,3 % sur un an. D'autre part, en cassant une croissance déjà molle, la crise a fait fondre les recettes fiscales. À la fin octobre, le produit des recettes fiscales nettes s'élève à 171,1 milliards, en baisse de 49,4 milliards par rapport à la même date l'année dernière. Soit une chute de 22,4 %. « Cette baisse marquée est imputable à la dégradation de la conjoncture économique et, à hauteur de 14,8 milliards, aux mesures fiscales mises en ?uvre dans le cadre du plan de relance, dont 13,8 milliards de soutien à la trésorerie des entreprises et 1 milliard d'allégement de l'impôt sur le revenu des ménages modestes », explique Bercy. Dans ce contexte, « parce qu'il n'est pas question que le déficit dépasse les 8,5 % du PIB prévus en 2010 », Gilles Carrez, le rapporteur général du budget, est favorable à l'inscription dans le marbre d'une règle d'or qui limite à un certain niveau le montant du déficit, à l'instar de ce qu'a récemment décidé le gouvernement allemand. Fabien Piliu
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