Le solaire français en ordre de bataille pour l'export

La France ne se contente pas de mettre en oeuvre des mesures de patriotisme écologique pour protéger son marché intérieur des attaques de fabricants asiatiques de panneaux solaires. Les ministres de l\'Energie Delphine Batho, du Commerce extérieur, Nicole Bricq, et du Développement, Pascal Canfin, sont attendus ce mercredi pour lancer l\'intiative Export France Solar Industry. Sous l\'égide du Syndicat des Energies renouvelables (SER), il s\'agit de mettre en ordre de bataille pour l\'eport une filière française qui en a bien besoin.La France mal représentée à l\'étranger\"La France peine aujourd\'hui à se positionner sur les marchés étrangers dans le secteur des énergies renouvelables\", pointe le communiqué de presse du SER, qui identifie plusieurs causes à cette situation : un marché national insuffisamment structuré et lisible, un accompagnement des entreprises à l\'international mal connu de ces dernières et un manque de coordination entre les entreprises, les politiques et les administrations. Si des groupes comme Areva (notamment dans l\'éolien offshore) ou comme EDF EN (dans la construction, l\'exploitation et la maintenance de parcs éoliens ou solaires) ont commencé à prendre pied à l\'international, les PME sont  plus mal armées.Des initiatives régionales dans l\'éolienCertes, les récents appels d\'offres français pour l\'éolien en mer prennent en compte le recours à des sous-traitants et fournisseurs locaux dans l\'attribution des notes, et les chefs de file de consortiums les intègrent de plus en plus souvent pour répondre à des appels d\'offres étrangers. A l\'échelle locale, les entreprises s\'organisent comme par exemple dans la région Pays-de-la-Loire au sein du groupement Neopolia. Cette structure rassemble 160 entreprises et 13.000 salariés autour de l\'industrie navale, du secteur pétrolier et gazier, de l\'aéronautique, du ferroviaire, et, depuis peu, des EMR, qui regroupent 75 entreprises. \"Notre mission, c\'est d\'aller chercher du chiffre d\'affaires complémentaire pour nos entreprises\", expliquait en décembre dernier à La Tribune son président, Jean-Claude Pelleteur.Même l\'Allemagne souffre de la concurrence asiatiqueMais rien de tel dans le solaire, où le marché domestique a été très chahuté ces dernières années, et où les projets n\'atteignent pas, loin s\'en faut, la taille des parcs éoliens en mer. Même en Allemagne, qui a l\'inverse de la France a eu le temps d\'asseoir un marché de l\'énergie solaire stable lui permettant de développer une filière solaire solide avant le déferlement des asiatiques, les fabricants d\'équipement solaire ont connu une véritable hécatombe ces derniers mois. Mais notre voisin conserve une part de marché significative dans les machines-outils destinées à fabriquer ces équipements ou encore dans les onduleurs.L\'innovation, premier argument français à l\'exportAu vu des participants à la conférence de lancement de France Solar Industry, Paris mise sur les PME innovantes aussi bien que sur les branches solaires de grands groupes. Aux côtés d\'Alstom ou Areva, on trouve en effet Solar Euromed (solaire thermique à concentration), Exosun (centrales au sol utilisant des trackers) ou Semco (porteur d\'un projet de démonstrateur industriel de fabrication de cellules photovoltaïques à haute performance). Mais aussi le spécialiste historique du semi-conducteur et désormais aussi du photovoltaïque à concentration Soitec, déjà très présent à l\'étranger et qui vient d\'inaugurer une usine de fabrication de modules à San Diego en Californie. Sans compter l\'INES-CEA, en pointe dans la recherche sur le solaire de prochaine génération, segment sur lequel la France espère avoir encore une carte à jouer, à l\'inverse du marché de masse archi dominé par les asiatiques.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.