Minsheng retourne en Bourse pour anticiper les réformes financières en Chine

Minsheng anticipe un tour de vis prudentiel en Chine. En annonçant à la veille du week-end la levée prochaine de 21,5 milliards de yuans, soit 3,2 milliards de dollars, sur la Bourse de Shanghai, le premier établissement de crédit privé du pays a décidé de prévenir les futures normes prudentielles. Celles-ci ont vocation à calmer l'inflation, au plus haut depuis deux ans, et à maîtriser les bulles qui se sont formées sur certaines classes d'actifs, dont l'immobilier. Alors que les cinq plus grandes banques du pays ont collectivement levé 56 milliards de dollars en 2010, les opérateurs de marché ont désormais les yeux rivés vers les banques « moyennes ». Septième établissement du pays en termes d'actifs, Minsheng espère que ce placement privé, réservé à sept investisseurs institutionnels dont l'assureur China Life, lui permettra de ne pas retourner sur le marché pendant trois ans. Mesures drastiquesEn 2010, la banque centrale chinoise a contraint les banques à relever leur coefficient de réserves obligatoires à six reprises pour le porter à la fin décembre à 19 % pour les plus grands établissements. Or, selon des analystes et plusieurs médias locaux, elle va bientôt annoncer des mesures plus drastiques. Le coefficient de réserves pourrait faire l'objet d'un examen mensuel et être adapté aux tailles des banques et à leur rôle économique. Le « China Securities Journal » avance que la réforme sera annoncée de façon imminente et que les banques auront neuf mois pour s'y conformer. Selon Goldman Sachs, le ratio de solvabilité Tier One, portant surtout sur le capital social et les résultats mis en réserve, de Minsheng s'est inscrit à 8,1 % en 2010, contre 9,9 % pour les autres banques cotées. Après Minsheng, les analystes de la banque Bocom estiment que China Merchants Bank et Industrial Bank figureront parmi les prochains établissements à bientôt lever des capitaux.Dans un entretien accordé à l'agence Bloomberg, Shen Jianguang, économiste réputé passé par le Fonds monétaire international (FMI) et travaillant désormais pour la banque Mizuho à Hong Kong, estime que « la banque centrale tente à nouveau de se débarrasser du système de quotas » des prêts bancaires. Dès novembre dernier, l'octroi de prêts bancaires avait dépassé le plafond annuel fixé à 7.500 milliards de yuans (1,100 milliards de dollars) par les autorités pour 2010. Même si ce nouveau tour de vis promet d'être « difficile à appliquer », Shen Jianguang juge qu'il pourrait « se révéler efficace pour réfréner les prêts ». Pourtant, Minsheng entend employer une partie des fonds levés pour financer son développement à travers la Chine et se renforcer sur le marché des PME où elle croise notamment le fer avec Bank of China et ICBC.
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