Les partenaires sociaux esquivent les questions qui fâchent

Ce sera pour la prochaine fois. Réunis mercredi pour une deuxième séance de négociation, les partenaires sociaux, qui doivent définir les nouvelles règles de l'indemnisation des demandeurs d'emploi (les dispositions actuelles expirent à la fin mars), ont décidé de reporter à plus tard l'examen de deux sujets sensibles portés par les organisations syndicales. À savoir la modulation des cotisations patronales en fonction de la durée des contrats dans l'entreprise et la création de droits « rechargeables » pour les chômeurs, ce qui leur permettrait de conserver des droits acquis et non utilisés en cas de reprise temporaire d'un travail.Le patronat a proposé que les discussions sur ces deux thèmes se fassent dans le cadre d'un « groupe de travail politique ». Dans le même temps, il a indiqué son souhait que les partenaires sociaux débattent, dans le cadre des discussions actuelles, de la dégressivité des allocations chômage au fil des mois.Dans les rangs syndicaux, seule la CGT a refusé de la méthode de travail proposée par le patronat. Son négociateur, Maurad Rhabi a en effet estimé, à l'issue de la rencontre, que le patronat « jouait la montre ». Les partenaires sociaux qui souhaitent dans leur grande majorité s'orienter vers une reconduction de la convention actuelle, modifiée à la marge, devraient tout de même ferrailler sur un certain nombre de thèmes. Le premier d'entre eux est la baisse automatique des cotisations d'assurance chômage en cas d'assainissement des financement de l'Unedic. Le patronat qui l'a obtenue en 2009 souhaite pour l'avenir que soit prise en compte la dette totale de l'Unedic avant que cette baisse n'intervienne et non plus seulement les bons résultats constatés sur un semestre. Reste à connaître le niveau de dette à partir duquel le Medef envisagerait une baisse des cotisations. Il devrait être précisé lors de prochaine séance de négociation, prévue le 3 mars prochain. Mais déjà, les syndicats se braquent. Un accord sur ce sujet « pas simple », a commenté Stéphane Lardy (FO).Autre thème possible de friction : la proposition du patronat de bouger les bornes d'âge pour les seniors. Le Medef propose notamment de repousser de 50 à 52 ans la possibilité de bénéficier de trois ans de chômage, au lieu de deux. Et de reculer d'un an (à 62 ans) l'âge où le senior peut demander le maintien de ses droits à chômage jusqu'à la retraite. Isabelle Moreau
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