Le FMI sévèrement critiqué pour avoir mal anticipé la crise

La crise accélère la transformation du Fonds monétaire international (FMI). Il en avait besoin, comme le soulignent deux rapports. Le premier, réalisé par 18 anciens ministres et gouverneurs de banques centrales dont Michel Camdessus, ex-directeur général du FMI, préconise que le FMI passe sous l'autorité directe du G20. Cette réforme de gouvernance conférerait au FMI tout le poids nécessaire pour résoudre les crises internationales, estime Michel Camdessus, interviewé mercredi par le Financial Times. Le rapport, qui doit être remis à la ministre de l'Économie Christine Lagarde, préconise que le « G20 finance », qui regroupe les ministres des Finances des 20 plus grands pays et dont le prochain rendez-vous a lieu les 18 et 19 février à Paris, devienne l'instance de contrôle du FMI. Le G20 Finance doit constituer «un conseil qui prenne les décisions stratégiques concernant le système monétaire international en remplacement de l'actuel Comité monétaire et financier international », explique le document. Ainsi, le FMI pourrait renforcer la surveillance des pays dont le système financier ou dont la « banque parallèle » (shadow banking) posent un risque systémique, explique Michel Camdessus. Le deuxième rapport a été réalisé par le « Bureau d'évaluation indépendant » du FMI. Il porte sur l'efficacité du Fonds entre 2004 et 2007. Dominique Strauss-Kahn a pris la tête du FMI en novembre 2007. Le bilan est assez sévère. « Le FMI n'a apporté que peu d'alertes claires sur les risques et les vulnérabilités associés à la crise imminente, avant son éclatement », note le rapport. Et d'ajouter : « lors de la montée de la crise, les grands messages de surveillance du FMI étaient caractérisés par une extrême confiance en la solidité et la résistance des grandes institutions financières, et le soutien aux pratiques financières des principales centres financiers ». Les causes ? « La recherche de consensus à tout prix, l'aveuglement idéologique et un état d'esprit général selon lequel une crise financière majeure n'était pas possible dans les économies avancées ». Sans oublier « une faiblesse de la gouvernance interne » du FMI. Laurent Chemineau
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