Les banques britanniques s'engagent à prêter davantage et à réduire leurs bonus

Les banques doivent aussi réduire leur enveloppe de bonus par rapport à l'an dernier.À défaut d'enchanter l'opinion publique, le « Projet Merlin » doit permettre au Royaume-Uni de clore le chapitre du « châtiment » des banques pour se concentrer sur le « redressement » de son économie. C'est le message qu'a tenté de faire passer mercredi, le ministre des finances britannique, George Osborne, aux députés de la Chambre de communes, en leur présentant l'accord conclu le jour même avec les principales banques du pays. Un « règlement amiable » dont l'esprit n'est pas sans rappeler les engagements pris par les établissements français depuis la fin 2008, en contrepartie du soutien de l'État pendant la crise.Lloyds Banking Group (LBG), Barclays, HSBC, Royal Bank of Scotland (RBS) et la filiale britannique de Santander devront débloquer 190 milliards de livres (305 milliards d'euros) de nouveaux crédits aux entreprises en 2011, soit 6 % de plus que l'an dernier. Cet engagement, qualifié de « bonne nouvelle » par le patronat britannique, peut sembler ambitieux alors que l'économie ne devrait croître que de 2 % en 2011, selon le FMI. La Banque d'Angleterre publiera chaque trimestre un bilan d'étape, et les dirigeants des banques et des activités concernées verront leurs rémunérations indexées en partie sur l'atteinte des objectifs de crédits aux PME, qui prévoient une hausse de 15 %, à 76 milliards. « Le gouvernement se réserve le droit de prendre des mesures supplémentaires », a précisé George Osborne, anticipant les critiques sur le risque de voir les banques contourner ces engagements. Le ministre avait déjà annoncé mardi que la taxe bancaire serait portée dès 2011 à 2,5 milliards de livres, au lieu des 1,7 milliard prévus. Accusation de laxismeL'accord porte aussi sur la question des bonus, devenue très sensible. Le gouvernement est en effet taxé de laxisme par l'opposition, alors que le « Bureau de journalisme d'investigation » a révélé mardi que la City de Londres avait assuré la moitié du financement du parti conservateur l'an dernier. Les banques nationalisées pendant la crise, LBG et RBS, verront les bonus en cash plafonnés à 2.000 livres, mais leurs patrons recevront respectivement 1,45 million et 2,04 millions en actions. Les autres établissements, qui avaient agité le spectre d'une perte de compétitivité de la place londonienne, se sont finalement engagées à réduire l'enveloppe globale des bonus par rapport à l'an dernier. Une contrainte qui vient s'ajouter aux règles d'encadrement des bonus adoptées par le régulateur dans l'esprit du G20. Les présidents des comités de rémunération certifieront par écrit au régulateur que leur établissement a respecté cet engagement, et les cinq plus grosses rémunérations seront rendues publiques, quoique de façon anonyme.
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