François Fillon l'avait appelé de ses voeux le 18 janvier lors de l'annonce du plan pour le déploiement du très haut débit en France. L'opérateur mutualisé entre Orange, SFR et Free tarde pourtant à voir le jour. Selon nos informations, alors qu'Orange et SFR se sont engagés mi-janvier à expérimenter ensemble une solution dans le but de partager la facture des travaux, Free ne s'est toujours pas associé à ce projet.divergences sur le boîtierLes discussions entre les trois groupes de télécoms achoppent sur l'emplacement du « point de mutualisation ». Situé dans la rue, ce boîtier relie les équipements des différents opérateurs. Il permet ensuite de n'avoir à déployer qu'un seul câble jusqu'aux abonnés, et non trois, ce qui limite les travaux, le consommateur gardant le choix de son fournisseur d'accès. Orange et SFR se sont entendus pour placer le point de mutualisation en amont d'une zone comprenant 100 à 1.000 logements. En revanche, Free souhaite placer ce boîtier beaucoup plus haut dans le réseau, afin de desservir des quartiers allant jusqu'à 5.000 logements.Ce débat technique a une grande portée économique. Plus le boîtier de mutualisation sera placé en amont du réseau, plus les opérateurs partageront les coûts de génie civil pour acheminer la fibre dans les foyers. Plus petit des trois opérateurs, et déjà engagé à hauteur de 1 milliard d'euros dans le déploiement de son réseau de téléphonie mobile 3G, Free a un intérêt financier et concurrentiel à défendre la zone des 5.000 habitants. Mais de son côté, Orange ne veut pas entendre parler de cet élargissement. Grâce à son réseau actuel de fil de cuivre, l'opérateur dispose d'importantes infrastructures de génie civil (fourreaux, bouches d'accès...) sous les trottoirs et voit d'un très mauvais oeil l'idée de devoir partager, sans compensation financière, une très grande partie de cet actif avec son principal concurrent dans l'accès à Internet. La naissance de l'opérateur mutualisé cher au gouvernement risque de se faire dans la douleur. Olivier PinaudOrange voit d'un mauvais oeil l'idée de partager une grande partie de son actif sans compensation.

latribune.fr

09 Févr 2010, 23:47

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