Les généreux bonus des banquiers d'affaires

Haro sur les traders, les banquiers d'affaires en profitent. L'année 2009 a été très moyenne pour les fusions-acquisitions, mais elle a été rattrapée grâce aux multiples augmentations de capital et émissions obligataires. Au final, les banques d'affaires ont bouclé une année globalement en demi-teinte, sauf quelques-unes, comme JP Morgan ou BNP Paribas, qui ont raflé d'importantes parts de marché. Malgré tout, les banquiers d'affaires sont plutôt satisfaits de leurs primes. En moyenne, ils ont quasi retrouvé leur niveau de rémunération de 2007, fixe et bonus compris (voir graphique). « Les banquiers ont profité de l'envolée des émissions de dette et d'un rattrapage par rapport à 2008 », explique Françoise Fiorentino, du cabinet de recrutement CTPartners. À l'époque, leurs bonus avaient beaucoup souffert des pertes sur les activités de marché, alors qu'eux-mêmes avaient réalisé une année satisfaisante. Au-delà, les banques se doivent de choyer ceux qui sont leur vitrine commerciale et ont un accès direct aux précieux clients.rassurer les équipesDans ce contexte, les banques les plus généreuses ont été JP Morgan, qui a bouclé une très belle année, notamment en France, et Morgan Stanley. Cette dernière a connu des remous avec une année 2009 difficile et ce malgré une activité soutenue en banque d'affaires. Sa politique de rémunération a pour but de rassurer ses équipes et de les convaincre de rester. D'autres groupes, comme Deutsche Bank, Credit Suisse, Nomura ou Goldman Sachs, ont également bien traité leurs banquiers d'affaires, même si certaines, comme les deux dernières, ont connu une année moyenne. Citigroup a plutôt bien payé ses banquiers d'affaires, alors que la banque est toujours nationalisée. Du côté d'UBS et de Bank of America-Merrill Lynch, l'heure est plutôt à la déception. Cette dernière a notamment payé les primes à 40 % en actions et à 35 % en cash différé de six mois. Un handicap, alors que la plupart des autres banques ont conservé une proportion d'environ deux tiers de cash pour les juniors et 50 % pour les seniors. Cet effort était une demande forte des banquiers. « Plus que les montants absolus, la partie cash reste primordiale pour eux », note Françoise Fiorentino. Le G20 préconisait que la moitié des primes, au minimum, soit distribuée en actions. Mais les banques ont considéré que ces règles ne devaient être scrupuleusement appliquées que pour les traders, les banquiers d'affaires ne générant pas de prise de risque pour la banque. Enfin, ils ont largement profité de la hausse des salaires fixes dans de nombreux établissements. Citigroup, UBS, Bank of America-Merrill Lynch et Morgan Stanley ont procédé à des augmentations substantielles des bases de salaires, pour compenser en partie la baisse des bonus de 2008. Autant de décisions qui ne seront pas, ou très peu, suivies par les banques françaises qui payent toujours en dessous du marché.
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