« Cette étude va nous faire réfléchir longtemps »

STRONG>Pourquoi une étude sur le thème de la réussite ?À l'Essec, notre objectif est de développer chez nos étudiants leur singularité pour libérer leur potentiel. Le parcours pédagogique est personnalisé. Nous estimons que, dans un monde instable et volatil, ceux qui apporteront quelque chose à la société seront des gens dont le projet sera clair et qui auront été correctement accompagnés dans ce sens. Cette étude est pour nous un moyen de mieux comprendre les aspirations des 38 % de nos étudiants étrangers (1.600 sur 4.200) qui viennent de 85 pays différents pour saisir leurs contextes culturels ainsi que les invariants de la réussite. Nous allons ainsi augmenter la profondeur de certains champs et varier les modes d'éclairage sur d'autres. C'est une matière riche à réflexion.Qu'est-ce qui vous frappe le plus dans ces résultats ?Les dernières places occupées par la célébrité et le pouvoir dans les critères d'une vie réussie, et l'importance accordée au fait de défendre l'intérêt général ou de servir une grande cause. Les valeurs portées par une génération de 35-45 ans polarisés par l'argent et la réussite professionnelle sont en train d'être dépassées par celles de la suivante, qui recherche l'équilibre entre vie privée et vie professionnelle, ainsi que par celles des jeunes diplômés que j'observe, très investis dans les questions publiques et l'entreprenariat social. Beaucoup de jeunes jouent collectif au sein de leur tribu, dans un désir de servir la collectivité. On cherche depuis longtemps à réconcilier l'économie avec le social à l'Essec et à trouver leur cohérence profonde avec les besoins du monde.L'importance du réseau avant l'intelligence chez les Français, est-ce une critique du système élitiste des grandes écoles ?On sait bien que les réseaux comptent plus aux États-Unis qu'en France, or ce critère arrive loin derrière l'intelligence chez les Américains. Regardez aussi la Russie, où l'intelligence sort avec 82 % et les relations 50 % ! Comme au Maroc. Ces réponses témoignent plus d'une perception du sujet que de la réalité. Même si l'on observe, comme ici, un certain nombre de croyances et de projections, les résultats sont proches de ce que je constate quotidiennement dans l'école. La planète ne va pas bien mais ces jeunes actifs, qui sont pour la plupart « en situation », ont l'air d'en avoir conscience et de vouloir se saisir du problème. Et c'est une bonne nouvelle. Propos recueillis par S. P.
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