Taïwan aide l'essor chinois de ses fabricants d'écrans LCD

Les fabricants taïwanais d'écrans plats vont voir leur terrain de jeu élargi dans des proportions colossales. En début de semaine, Taïwan, qui se comporte comme un État indépendant alors que la République populaire de Chine la considère comme sa 23e province, a enfin autorisé Chimei Innolux et autres AU Optronics à prendre des participations dans des concurrents de Chine continentale. Et, même, à fusionner avec eux, alors que Taïwan a toujours considéré la high-tech comme l'une de ses industries les plus stratégiques. Cerise sur le gâteau, Taïwan ne s'oppose plus à ce que ses fabricants d'écrans LCD construisent en Chine continentale des usines aussi performantes que celles qu'ils possèdent dans l'ancienne Formose. ConcessionsJusqu'à présent, Taïwan, obsédée par la crainte que son savoir-faire industriel ne soit absorbé par la Chine, refusait que ses fabricants d'écrans plats bâtissent là-bas des unités de production de génération 8.5, cette technologie qui permet de produire des écrans de télé de plus de 40 pouces (en diagonale). Et les cantonnait donc au mieux à des usines de génération 7,5. Ces concessions faites par Taïwan à ses fabricants d'écrans plats vont grandement faciliter leur accès au gigantesque marché chinois des écrans LCD. Qui devrait bondir de 33 %, à 60 millions d'unités, en 2011, selon Huang Chung-chiou, le vice-ministre taïwanais de l'Économie. Surtout, Chimei Innolux et AU Optronics pourront enfin se battre à armes égales avec leurs rivaux sud-coréens Samsung et LG, qui, eux, ont depuis longtemps le droit de produire en Chine dans des conditions aussi confortables qu'en Corée. Cet assouplissement consenti à l'industrie des écrans LCD s'inscrit dans le cadre de l'accord historique de coopération économique conclu en juin 2010 entre Taipei et Pékin. Président de Taïwan depuis mai 2008, Ma Ying-jeou souhaite renforcer les liens commerciaux avec la Chine, afin de stimuler l'économie taïwanaise. La semaine dernière, déjà, Taïwan avait autorisé les investisseurs institutionnels chinois à prendre des participations dans ses fabricants d'écrans LCD mais aussi de semi-conducteurs, à condition cependant de ne pas dépasser la barre des 10 % du capital des sociétés en question. Ces alliances capitalistiques doteront les fabricants taïwanais d'écrans plats d'une plus grande puissance financière, et sécuriseront les commandes de leur clientèle chinoise. Laquelle ne représente pas moins de 20 % de leurs ventes, selon le courtier Grand Cathay Investment Services.
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