La situation économique du Japon s'améliore nettement

Le pire n'est pas toujours certain pour le Japon. L'indicateur coïncident, qui regroupe 11 indices (notamment la production industrielle et les ventes de détail), a progressé dans l'archipel en janvier, a annoncé le gouvernement mardi. Ce bon chiffre fait suite à une batterie de bonnes nouvelles (recul du chômage, hausse des salaires), ce qui laisse penser que la croissance est de retour, tirée par le regain de la demande mondiale. On retrouve là le modèle mercantiliste sur lequel est fondé le Japon.Les avanies qu'ont récemment subies les deux fleurons nationaux Toyota et JAL font oublier que l'archipel demeure un pays de formidables exportateurs, mais en biens invisibles aux consommateurs : la fibre de carbone avec laquelle sont construits les Boeing ne peut être réalisée que par les Japonais, le verre des écrans plats du monde entier est japonais, les disques durs des ordinateurs de la planète tournent avec des pièces dont seuls les Japonais maîtrisent la fabrication... Autant de pièces et de matériaux nécessaires aux biens de consommation sur lesquels d'autres apposent leurs marques.révolution industrielleEn janvier, les exportations de l'archipel ont augmenté de près de 41 % (il faut cependant préciser qu'elles se situent encore à 25 % en dessous de leur niveau maximal, atteint en décembre 2007). L'Asie est le grand « hub » de ces exportations vers la demande finale américaine mais aussi, et ce de plus en plus, vers une demande finale asiatique. Selon un récent rapport de la banque JP Morgan, pour la première fois, les dépenses des consommateurs asiatiques ont dépassé celles des consommateurs aux États-Unis. C'est là une révolution pour l'industrie nipponne : selon Nobuyuki Saji, de Mitsubishi UFJ Financial Group (MUFG), « les pays émergents importent des produits de faible qualité par rapport aux pays développés, et les exportateurs japonais sont en train de s'adapter ». Sur le front intérieur, toutefois, la situation demeure très fragile. Sur les étiquettes, la déflation continue de faire ses ravages. « Le Japon vient de subir le plus fort choc sur la demande qu'il ait connu depuis 1950 », rappelle l'économiste Hiromichi Shirakawa, de Credit Suisse, qui prédit une hausse prochaine du chômage et une baisse des revenus des ménages à moyen terme. Les programmes d'incitation à l'achat de produits propres par le gouvernement sont en train de prendre fin, ce qui aura un effet négatif sur la demande privée. Hiromichi Shirakawa pointe un problème de fond : selon lui, la demande intérieure bénéficie dans des proportions beaucoup moindres que par le passé de la hausse des exportations et de la production industrielle. Le gouvernement actuel souhaite y remédier en faisant de cette demande intérieure le nouveau moteur de la croissance.Régis Arnaud, à Tokyo
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